Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dyonisos, raconte son parcours, son combat contre maladie de novembre 2013 à décembre 2014. Le diagnostic est tombé en décembre 2013 après une période de grande fatigue : aplasie médullaire brutale, maladie grave et rare avec un gros risque infectieux et hémorragique. Il nous entraîne dans son combat, nous raconte les transfusions (qui font de lui un vampire), les chambres stériles, la greffe de moelle osseuse qui va le mettre par terre au sens propre et au sens figuré, ses séjours à l’hôpital sous l’œil narquois de Dame Oclès, déesse de la mort.
La poésie est le dessert de l’esprit, l’humour en est le fruit. Et malgré la cortisone, cela ne m’est pas interdit
On assiste en direct à des scènes dignes de Grey’s Anatomy mais vues au travers de l’esprit et de l’humour de l’auteur. Son humour et sa façon de combattre la maladie, sa résistance aux soins agressifs et douloureux, lui permettent de résister moralement et physiquement.
L’amour de sa compagne et l’amitié de ses collègues du groupe Dionysos l'aideront aussi à lutter.
Par ailleurs, il rend un magnifique hommage au personnel hospitalier, aux nymphirmières, à l’hématologue à voix douce. Car là où on ne voit que des odeurs d'hôpital, des aides soignantes fatiguées, des couloirs ternes et des médecins pressés, lui, va voir des nymphirmières à qui il rend hommage, qui "bordent des fantômes [...] et servent des petits déjeuners à des vampires en sursis".
Les infirmières portent des armoires à glace émotionnelles sur leur dos en souriant. Ce sont les grandes déménageuses de l'espoir. A elles la lourde tâche de diffuser quelques bribes de lumière aux quatre coins de l'enfer, là où les anges perdus font du stop à main nue. Comme avec les médicaments, elles doivent en ajuster constamment le dosage. Elles sont cigognes-mamans-nymphes-filles. Elles gagnent à être (re)connues. p 116
Dernière discussion nocturne avec les nymphirmières. C’est un nouvel espoir que de ne plus les voir alors que je les aime. Je suis un vampire de l’amour. Elles sont des cigognes. Des passeurs de ballons fragiles. Elles accompagnent les patients du début à la fin. Elles disent que c’est normal, que c’est leur métier. Araignées tisseuses de coton adoucissant les angles acérés de la bulle, je ne vous remercierai jamais assez. p 129
J'ai beaucoup aimé, d'abord le style d'écriture de l'auteur,
puis la façon très positive de Mathias Malzieu décrivant des situations parfois dramatiques. Il demontre, de façon très intelligente s'il y en avait encore besoin que le combat contre la maladie grave se fait toujours en équipe : les proches, la famille, les soignants (médecins et paramédicaux) et, bien entendu, le patient !A lire et relire, et même à déguster pour le plaisir des mots et des pensées postives que l'auteur tente de nous transmettre.
Tous concernés !