L’amie prodigieuse c’est l’histoire de deux amies, Elena et Lila, filles de familles pauvres, vivant dans un quartier modeste de Naples. Elles sont douées pour les études mais ce n’est pas la voie choisie par leurs parents… Chacune va embrasser son destin avec passion. On les découvre parfois rivales, souvent complices, sur des chemins qui se croisent ou s’écartent à travers ce passage compliqué qui va de l’enfance à l’adolescence.
Au-delà de cette très belle histoire d’amitié, on découvre la vie de quartier du Naples de la fin des années 50 avec ses personnages hauts en couleur, ses frustrations, ses fêtes de Noel, ses amitiés et ses amours. Beaucoup de personnages gravitent autour des deux jeunes filles, les frères, les copines, les petits amis, les camarades de classe, les parents, les profs, les commerçants dans un univers fermé car à part quelques privilégiés la plupart des gens ne franchissent jamais les limites du quartier.
Mon avis :
Ma collègue de travail m’a recommandé et prêté ce livre me disant que les 50 premières pages étaient peu intéressantes mais, qu’en persistant, ce bouquin d’Elena Ferrante était très bien…
Effectivement, je dirai que le premiers tiers est ennuyeux, mais finalement je me suis prise au jeu et je suis allée jusqu’au bout, intéressée et avide de connaître la fin de cette saga napolitaine extrêmement bien écrite et décrite. Je suis restée scotchée les 4 jours du grand WE de l’ascension, un brin dépendante, mais avec la satisfaction de pouvoir bientôt lire la suite….
A noter que de 2011 à 2014, Elena Ferrante (c'est un pseudo) a écrit 4 tomes soit 3 opus en plus de celui-ci mais les 2 derniers ne sont pas encore traduits en français.
Extrait :
Alors maintenant, elle saignait elle aussi. Les mouvements secrets du corps, qui m’avaient atteintes la première, étaient arrivés jusqu’à elle aussi comme l’onde d’un tremblement de terre, et ils la changeraient- en réalité, ils la changeaient déjà. p 168
Cette voix sertie dans l’écriture me bouleversa et me ravit encore plus que lorsque nous étions en tête à tête : elle était totalement purifiée des scories du parler, de la confusion de l’oral, elle avait ma clarté et la vivacité que j’imaginais être celles du discours quand on était assez chanceux pour être né dans la tête de Zeus et non pas chez les Greco ou les Cerullo. p 291