Une vie à 2 vitesses

Programmé depuis quelques semaines, le WE à Albi pour rendre visite au grand père (mon père) a été un véritable moment de bonheur partagé.

Nous devions partir à 10 ; nous avons préféré partir à 5… et reporter le voyage familial car papi est hospitalisé, fragile et fatigué. Ce fut néanmoins un beau WE de bonheur et complicité partagés...

Mais un WE à 2 vitesses...

Emouvante retrouvaille d’un papi et de ses petits fils.

Seul dans sa chambre d’hôpital, fatigué,  papi ressemble à tous ces vieux qu’on ne regarde plus, qu’on n’écoute plus ; il passe ses journées à regarder la télé, heureusement qu’elle est là cette télé… il attend que l’infirmière, ou le médecin, passe, lui parle,  pour annoncer les bonnes et les  mauvaises nouvelles.

Il fait la sieste, dormir est un bon moyen pour ne pas voir passer le temps, et puis pendant qu’il dort, il ne pense pas à sa solitude, à son cancer… il mange parce que les repas rythment ses journées…et tant pis pour le diabète…il va bien le faire son coma acido-cétosique...

Alors ce WE, il parle fort, il est heureux… il se lève difficilement, marche à petits pas dans sa chambre… un équilibre précaire… nous avons été les seules visites du WE…

Et puis nous avons dû partir, quitter Albi, le laisser parce que notre vie est dans le Var...

La nuit tombe… les quelques heures passés ensembles s’en vont… il  a envie de se coucher, savourer ces instants avec ses petits fils, les yeux fermés…

Ces deux petites journées ont eu du sens pour lui, pour ses petits fils, pour moi... et je suis contente d’avoir organisé cette virée car je pense lui avoir donné des moments de bonheur.

Pour moi, demain sera identique à aujourd’hui….

Pour lui aussi, avec juste un petit éclat de plus dans les yeux ...