Trois saisons d’orage; Cécile Coulon

Résumé

Trois saison d'orage est l'histoire de deux familles. L'une est une famille de médecins avec André, égratigné par la guerre, son fils, Benedict, médecin également qui prendra la suite de son père dans un village nommé "Les Fontaines" au pied d'un massif appelé les "Trois-Gueules". On y parle aussi d’Agnès, la belle-fille d'André et épouse de Bénédict et de Bérengère, leur fille. L'autre est une famille de paysans avec Valère dont Bérengère tombera follement amoureuse.

Mon avis

Je n'avais jamais lu d'ouvrage de Cécile Coulon mais c'est incontestablement un écrivain que je relirai. J'ai beaucoup aimé son style, son écriture. Elle dépeint en profondeur les sentiments qui animent les protagonistes. Dans cet ouvrage, c'est d'une saga dont il est question, trois générations se côtoient, pour une histoire ou un conte qui se dit enroule sur 60 ans. En insistant sur la rudesse des lieux et les caractères bien trempés et écorchés des personnages, l'auteure a su créer une atmosphère parfois lourde et donner vie à un lieu souvent inquiétant. C'est un récit tragique, à l'image des lieux, austères et froids, mais qui révèle au fil de la lecture, de la tendresse et décrit parfaitement bien la dureté les gens qui vivent dans des lieux difficiles.  Cécile Coulon a su dans son ouvrage jouer avec le surnaturel, les vieilles croyances et les forces maléfiques pour agripper le lecteur. 

C'est un beau récit et j'ai passé un bon moment avec ces deux familles qui finalement se côtoient sans s'opposer. Le style est rapide, riche et percutant et, on sait dès les premières pages qu'il va se passer une catastrophe.

Très belle découverte ! 

Extraits

Les Trois-Gueules doivent leur nom à la forme des falaises aux creux desquelles coule un torrent sombre. C'est un défilé de roche grise, haute et acérée, divisée en trois parties, en trois sommets successifs qui ressemblent à s'y méprendre à trois énormes canines. p 13

Ni insolente, ni gâtée, elle jouissait de la force de ceux qui ne croient pas en l'avenir parce que l'avenir ne leur fait pas peur. L'avenir est une notion abstraite qu'ils dédaignent parce qu'ils savent d'emblée que tout ira bien. p 95

Elle avait hérité d'Andre cette volonté de fer, cette capacité d'avancer malgré tout, de déplacer des montagnes, à la petite cuillère s'il le fallait. p 112

Les Trois-Gueules attendaient cette naissance. Elle alimentait toutes les conversations aux carrières, à l'atelier, au Café, à la coopérative, à l'église, partout, on parlait du miracle, de ce deuxième enfant, de cette mère courageuse, de ce père reconnaissant... C'était un miracle. Un vrai miracle. p 306/207

Si vous ne connaissez pas Cécile Coulon, c'est ici !