Une toute petite minute ; Laurence Peyrin (2021)

Résumé

C’était une nuit de 1995, elle avait 17 ans. Le soir de la Saint Sylvestre, Madeline assassine sa meilleure amie, Estrella. Que s’est-il passé dans cette salle de bain où elle s’était enfermée avec elle ?

2016, soit 20 ans après, Madeline sort de prison. Personne n’a jamais su la vérité sur le drame de cette nuit là. Elle a effectué sa peine jusqu’au dernier jour sans aucun aménagement de peine.

Mon avis

L’histoire se déroule à New York entre Montauk, Park Avenue et la prison de Bedford Hills, entre deux époques séparées de 20 ans.

Une toute petite minute, c'est l'histoire de Madeline, cette jeune fille, incarcérée pour meurtre à l’âge de 17ans, qui vieillit sans vraiment grandir. Contrairement à toutes les jeunes filles de son âge, elle n’a pas fêté sa majorité, elle n’a pas appris à conduire ni voté pour la première fois et, elle n’a pas connu l’ivresse de l’amour. Elle a évolué dans un monde parallèle, dur et éprouvant et, à sa sortie, elle a tout à apprendre : la vie du dehors, la relation à l'autre, l'intégration dans le monde du travail. L’auteure, Laurence Peyrin, au travers de ce personnage fort, attachant, touchant, raconte la vie dans une prison pour femmes, l’enfermement, la violence carcérale, le manque de repères, les amitiés, les inimitiés et l’angoissante libération avec ses contrastes et les difficiles relations avec les proches.

Le lecteur va découvrir tout au long du récit les non-dits, les secrets, les écarts de compréhension, l’univers carcéral. Ce livre parle de cet instant, court, très court qui a changé le cours d'une vie. Et à travers ce récit on retrouve les thèmes tels que la rédemption, le pardon et aussi le bonheur.

Ce livre est tout simplement une belle histoire de femmes, au ton juste, une histoire de résilience, d’espoir et de liberté agréablement servi par la plume pertinente de l’auteure.

Donc très joli moment de lecture !

Extraits

Une partie de vous, la partie sociale, apprenait, s’adaptait. Elle donnait le change, mais cette expérience n’était qu’une digression et n’avait rien à voir avec l’Expérience, celle qu’on respecte, qui fait de vous quelqu’un qu’on écoute dans le monde extérieur. Page 99

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Je suis désolée Dylan, mais je ne peux pas t’expliquer. Parce que je n’ai pas d’explication. Tout ce que je pourrais dire te paraitrait idiot. page 181

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Février 2006, prison de Bedford Hills

« Dix ans. J’ai hésité à apporter un gâteau et des confettis. »

Papa, avec son ironie salvatrice. Il n’était pas venu le mois dernier, elle avait été à la fois déçue eu heureuse qu’il ait trop de travail. Elle savait que sa clientèle s’était réduite ces dernières années. Page 349

Livre en cours de lecture….

L’art d’écrire des haikus de  Danièle Duteil