Le cancer c’est chiant !

Tu m’as bluffé Manu quand tu m’as téléphoné un matin d’avril 2016 pour m’expliquer que tu avais pris ta décision d’arrêter les traitements et que tu préférais vivre bien auprès de tes enfants, de ton époux plutôt que de supporter encore une chimio, des rayons, des souffrances, des violences… tu étais sereine et en même temps tu pensais partir vite, avant l’été… Tu n’imaginais pas que les équipes de soins palliatifs pouvaient te permettre de vivre bien et non douloureuse pendant quelques mois. Tu m'as encore bluffé quand tu as trouvé l’énergie pour tordre le cou à une certaine association.

Les semaines ont passé, nous communiquions via Twitter ou SMS. Un petit bonjour, comment te sens-tu ce matin ? et tu répondais Bien et toi… n’en fais pas trop… Nous parlions kiné, gros bras, manchon, Haldol,  fourmillement, perte d’équilibre… Tu avais un cancer, je suis infirmière, tu avais un cancer, j’ai un cancer. Cela nous a rapproché !

Et puis les mois ont passé, et voila, ce 21 févier tu as rejoins le jardin des lumières et je te soupçonne d’avoir choisi ton moment… ton dernier Tweet m’a beaucoup émue.  Tu voulais nous quitter dans la dignité.

Quelle leçon de Vie Manu. Je suis ton ainée de trois ans mais tu es plus grande dans ton cœur, dans tes choix et dans tes différents talents. Tu m’as aidée, écoutée, lue aussi. J’ai gouté tes confitures et les ai partagées avec mon petit monde. J’ai lu tes livres, tes post, je me suis réveillée un grand nombre de matins avec ton Bonjour le monde et sa banlieue.

Je suis fière d’avoir croisé ta route !

Ta clairvoyance et ta gentillesse resteront dans un coin de mon cœur et de ma mémoire, ton combat et ta sérénité, un modèle de Vie.