My absolute darling ; Gabriel Tallent (2018)

Et voilà, j’ai eu du mal à le terminer mais je tenais à lire ce livre jusqu’au bout car les critiques sont glogalement chaleureuses. My absolute darling, le premier roman de Gabriel Tallent, un jeune auteur américain, ne m’a pas emballée ! La vulgarité et la violence à la limite du supportable, m’ont laissée un peu sur le carreau. Seules les descriptions incroyablement poétiques de la nature m’ont fait tenir et aller jusqu’à la fin…

 

Résumé

Turtle ou Croquette alias Julia vit avec son père veuf, un sociopathe, violent et incestueux qui la transforme en véritable arme de guerre.  Elle passe ses journées entre l’école et des promenades dans les bois avec son fusil, et va tout mettre en place pour sortie de cette spirale violente et incestueuse.

Mon avis

Dans ce roman, Gabriel Tallent navigue dans les tréfonds de l’âme humaine, entre amour et haine, douceur et violence. La lecture est éprouvante mais l’auteur a eu le grand talent de passer de la violence de langage et d’écriture à une douceur et une sensualité incroyable, comme pour permettre au lecteur de souffler.  
Si on laisse de côté la vulgarité et la pauvreté des dialogues, les grossièretés, la brutalité de certaines scènes et la violence qui se dégage de ce personnage du père, Martin, dans un contexte particulier de prolifération libre d’armes à feu, je peux dire j’ai apprécié la maîtrise du vocabulaire et le style délicat des descriptions des paysages. La description minutieuse du fonctionnement de ces armes à feu m’a tout de même un peu agacée. On voit juste que l’auteur connait bien le sujet !

Les thèmes abordés tournent autour de la culpabilité, l’incompréhension, l’absence de repères, la résistance et la résilience dans le personnage de Julia, thèmes, sommes toutes assez classiques dans un thriller pas du tout classique…
Ce récit a surtout joué avec mes limites et la fin est époustouflante de violence, on pourrait dire à la Tarantino. Beaucoup de pauses m’ont été nécessaires pour aller jusqu’au bout. Je voulais tout de même savoir comment Turtle allait s’en sortir.
Bon, vous l’aurez compris, mon avis penche plutôt vers je n’aime pas…  Chacun se fera son opinion mais âme sensible s’abstenir !

Extraits

Le matin se change en début d’après-midi, des nuages bleus et cotonneux, leur base plate, trainent dans leur sillage des ombres sur les flancs boisés des collines. Sur un promontoire argileux désertique, la route prend un virage et descend dans ma partie la plus orientale des deux ravins, où une avancée rocheuse surplombe la vallée. page 72

Marc Aurèle, continue Jacob, a dit que la joie des êtres humains réside dans les actions suivantes : la bonté envers autrui, le mépris des sens, le questionnement des apparences, l'observation de la nature et des événements naturels. En te prêtant mon sac de couchage, je satisfais toutes ces exigences. Prends-le, s'il te plaît. page 99

Espèce de foutue connasse. Foutue… foutue… foutue connasse. Tu es à moi. A moi, halète-t il d’une voix rauque. page 403