Purgatoire des innocents ; Karine Giebel ( 2013)

Résumé

Karine Giebel est varoise, elle écrit depuis 2004, des romans policiers et des thrillers. Cela faisait quelques temps que je voulais lire un de ses ouvrages et c’est une amie qui m’a conseillé Purgatoire des innocents.
Raphael et son frère William, après un casse dans lequel ils dérobent trente millions d’euros, se retrouvent en planque dans le petit village de Mermaisan, chez Sandra, vétérinaire. Ils sont loin d’imaginer dans quel guêpier ils se sont fourrés. 

Mon avis

Avertissement : cette histoire, qui se déroule à huis clos, sur 10 jours, est d’une violence inouïe. C’est l’horreur absolu d’un psychopathe que Karine Giebel s’applique à décrire. Comme elle dit dans une interview, ce qui est important ce sont les personnages, et leurs histoires qui donnent envie au lecteur de tourner les pages. Et bien, on n’est pas déçu, ils sont tous, à la fois violents, redoutables, complexes et gentils, mêlant noirceur d’âme et tendresse. Je ne dévoilerai pas l’intrigue, ce serait dommage mais, si l’histoire démarre de façon assez classique, on assiste ensuite à un vrai déferlement d’horreur. L’auteure fait preuve dans ce roman noir d’une maitrise parfaite de l’intrigue et des personnages. Les intrusions dans le passé, les retours en arrière, dans l’enfance et l’adolescence de chacun des cinq protagonistes donnent un souffle à l’histoire et ajoutent à la puissance du suspense. Tout cela mis à part, c'est très bien écrit. Les mots sont justes et le style concis. Les phrases sont courtes, saccadées, rapides. Un vrai page-turner !.

C’était donc pour moi le premier Giebel. Faut-il être une peu dérangé pour donner naissance à ce genre d'histoire, à tant de violence. Mais je dois l'être un peu également pour lire ce genre de livre...

Excellent thriller mais à ne pas mettre entre toute les mains...

Extraits

Huit minutes plus tard, Sandra entre dans le village de Mermaisan. Désert, silencieux, qui ressemble presque à un cimetière.

C’est pour ça qu’il a choisi de venir s’installer ici.

Ce calme, cette solitude… Cette absolue tranquillité. Page 22

Parfois les nuits où la lune et pleine ou presque, et où la terre crache son brouillard à la gueule du ciel, je les vois.

Parmi elles, il y a moi.

Moi, avant.

Moi, morte.

Et la chose qui parle et qui marche à ma place me regarde, là-haut, derrière la fenêtre.

Son sourire est le plus abominable qui soit. Page 276

Son esprit tourne à plein régime, l’aiguille est dans la rouge. Elle a l’impression d’être un insecte prisonnier d’un bocal qui essaie désespérément de s’évader et heurte sans cesse les parois de verre. Page 588

Livre en cours de lecture….

NUIT de Bernard Minier