Les ailes collées ; Sophie De Baere (2022)

Prix Maison de la Presse 2022 

Résumé 

Dans ce roman, deux périodes déroulent l’histoire de Paul, le personnage principal: Here comes the sun  (1983-1984) et The last Rose of Summer (2003-2004). Dans la première, Paul se souvient. Un soir de 1983, alors qu’il est invité à une soirée dans la propriété d'une copine, il va être en proie à un désir insurmontable et partagé pour Joseph. Il se souvient de ce terrible moment où il a été surpris tout contre Joseph dans la chambre, par ses camarades de classe. Il se souvient également de la violence, du harcèlement qui ont suivi dans l’indifférence complète des instituteurs et de sa famille.

Dans la deuxième 20 ans ont passé, Ana, l’épouse de Paul retrouve Joseph,  et Paul raconte…

Mon avis 

Les ailes collées est le 1er roman que je lis de cette jeune autrice niçoise. 
Paul et Joseph m’ont accompagnée dans ce 3ème opus dans lequel Sophie De Baere, dénonce le harcèlement scolaire, l’ homophobie, l’indifférence et le rejet des parents, et de certains enseignants. Au fil de la lecture on retrouve des thèmes tels que l’alcoolisme, le poids des non - dits, le ravage sur les enfants des familles dysfonctionnelles. Entre lâcheté, courage et résilience, l’autrice dépeint avec finesse les émotions de Paul et Joseph, mais aussi d’Ana et de Blanche. Sa plume est juste, sensible, poétique.  Le style fluide, l’écriture parfois brute, travaillée, les chapitres courts, très courts rendent le récit addictif.  

Sophie De Baere nous offre donc un roman bouleversant, tellement encore d’actualité sur la différence, l’acceptation de l’autre dans ce qu’il est, roman qui ne laisse pas indifférent avec ce titre très évocateur et des ailes qui ne demandent qu’à se déplier… 
 

Extraits

La jeunesse peut être une guerre silencieuse, un champ de bataille où des enfants d'à peine quinze ans sont capables de tuer à bout portant leurs camarades. Et cela, sous les yeux des adultes qui sont censés les protéger. page 151

Paul aurait tant aimé rallumer cette douceur de l’été et rejoindre les rêves qu’il faisait les yeux écarquillés. Quand il n’était pas encore ce souffre-douleur tu méfie de honte. page 164

Paul est en train de réaliser avec douleur qu’il est faux de dire que le passé, c’est le passé. En réalité, les souvenirs contiennent déjà l’avenir ; ils s’y diluent et, de leurs yeux rouges et mouillés’ le colorent. L’avenir n’est pas une page blanche. page 275-276

L’avez-vous lu ?

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Livre en cours de lecture …

Le silence de Dennis Lehane