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Ed. Totem (Gallmeister) , traduit de l’américain par François Happé

Ed. Totem (Gallmeister) , traduit de l’américain par François Happé

Résumé 

Le silence est un roman policier se déroule à l’été 1974, à Southie, quartier populaire irlandais du South Boston. Suite à une plainte du Comité de l’enseignement public de Boston, la justice a décidé de mettre en place dès la rentrée scolaire un système de bus pour mettre fin à la ségrégation raciale : des élèves des quartiers blancs iront dans des lycées de quartiers noirs et inversement. Mais Southie n’a aucune envie d’accueillir des lycéens noirs ni d’envoyer ses enfants dans les quartiers noirs…
C’est dans cette atmosphère de violence que Jules, la fille de 17 ans, disparaît. Devant les réponses floues ou absentes des amis de l’adolescente et de la police,  Marie Pat, la mère de Jules, décide de prendre les choses en main pour retrouver sa fille malgré la pression de la puissante mafia locale. Parallèlement Bobby, inspecteur de police, enquête sur la mort d’un jeune noir. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ?

Je peux t’aimer, je peux t’aider mais je ne peux pas te mettre à l’abri de tout.
Et ça me fiche une trouille bleue. Chaque jour, chaque instant, à chaque respiration.

Bobby, page 407

In https://medium.com/@kileyfitzgerald/the-real-south-boston-the-one-you-will-never-know-a555a8b5793e

In https://medium.com/@kileyfitzgerald/the-real-south-boston-the-one-you-will-never-know-a555a8b5793e

Mon avis

Le silence est le premier roman de Dennis Lehane que je lis (au passage, c’est lui qui a écrit Shutter Island, et Gone Baby Gone) et bien croyez moi, on n’en sort pas indemne, car il s’agit là d’un polar efficace, sans complaisance, sans compassion, pur, allant à l’essentiel encré dans la réalité de Boston des années 70.
Le lecteur est happé par la fulgurance des scènes d’action des quartier pauvres de Boston ou la ségrégation est encore bien présente. C’est dur, c’est violent, le milieu mafieux hyper puissant ne laisse place à aucun compromis. Marie Pat, le personnage principal de ce livre, est une femme hors du commun, très seule, une mère-courage qui va tout faire, mais absolument tout, pour connaître la vérité sur la disparition de sa fille dans un milieu où seul le silence est de règle. Du début à la fin on l’accompagne, on l’aime, ou on la déteste, pour sa façon de parler, pour sa façon d’agir, pour son agressivité, pour ses certitudes et ses a priori. Au delà de la violence de rue qui est le thème principal du livre, l’auteur donne à réfléchir sur  la ségrégation, le racisme mais aussi l’éducation des enfants à travers la relation qui existe entre Marie Pat et Bobby, le flic qui va tenter de l’aider. Les dialogues sont exceptionnels, efficaces, parfois amusants, parfois crus, et donnent du rythme à l’intrigue.

Marie Pat va rester dans ma mémoire encore quelques temps car sa vision binaire du monde, sa hargne et sa détermination prennent aux tripes. Le dénouement est époustouflant. Dennis Lehane m’a, à la fois, bousculée et captivée. À noter la très bonne traduction de François Hanne.

C’est juste magistral  ! 

 
In https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/quais-du-polar-dennis-lehane-invite-d-honneur-le-petit-garcon-de-boston-qui-a-grandi-trop-vite-2951330.html

In https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/quais-du-polar-dennis-lehane-invite-d-honneur-le-petit-garcon-de-boston-qui-a-grandi-trop-vite-2951330.html

Extraits

Ils sont pauvres parce que la quantité de chance qui circule dans ce monde est limitée et qu’ils n’en ont jamais reçu la moindre part. Si la chance n’atterrit pas en plein sur vous quand elle tombe du ciel, si elle ne vous trouve pas sur son chemin quand elle se réveille le matin et qu’elle se met à chercher quelqu’un à qui elle va s’attacher, vous ne pouvez rien y faire. Il y a bien plus de gens dans ce monde qu’il n’y a de parts de chance, alors ou bien vous êtes au bon endroit au bon moment, à la seconde même où la chance fait son apparition- une seule fois et pour le plus revenir. Ou bien vous n’y êtes pas. Dans ce cas… page 37

A un moment il lance un regard de côté, la surprend entrain de lui lancer au regard de côté avec un sourire discret, et il songe à la possibilité que ce n’est peut être pas l’amour qui est le contraire de la haine. C’est l’espoir. Parce que la haine prend des années à se former, tandis que l’espoir peut déboucher au coin de la rue alors même que vous avez les yeux ailleurs. page 178

Une personne détruite ne peut pas être indestructible. Une personne indestructible ne peut pas être détruite. Et pourtant, Mary Pat Fennessy est assise là, détruite, mais indestructible. Ce paradoxe fiche une trouille pas possible à Bobby. page 222

L’avez-vous lu ?

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

En cours de lecture …

L’eau rouge de Jurica Pavićić

 

Tag(s) : #Iri's reading, #Polar-Thriller
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