Résumé
Je peux t’aimer, je peux t’aider mais je ne peux pas te mettre à l’abri de tout.
Et ça me fiche une trouille bleue. Chaque jour, chaque instant, à chaque respiration.
In https://medium.com/@kileyfitzgerald/the-real-south-boston-the-one-you-will-never-know-a555a8b5793e
Mon avis
Le silence est le premier roman de Dennis Lehane que je lis (au passage, c’est lui qui a écrit Shutter Island, et Gone Baby Gone) et bien croyez moi, on n’en sort pas indemne, car il s’agit là d’un polar efficace, sans complaisance, sans compassion, pur, allant à l’essentiel encré dans la réalité de Boston des années 70.
Le lecteur est happé par la fulgurance des scènes d’action des quartier pauvres de Boston ou la ségrégation est encore bien présente. C’est dur, c’est violent, le milieu mafieux hyper puissant ne laisse place à aucun compromis. Marie Pat, le personnage principal de ce livre, est une femme hors du commun, très seule, une mère-courage qui va tout faire, mais absolument tout, pour connaître la vérité sur la disparition de sa fille dans un milieu où seul le silence est de règle. Du début à la fin on l’accompagne, on l’aime, ou on la déteste, pour sa façon de parler, pour sa façon d’agir, pour son agressivité, pour ses certitudes et ses a priori. Au delà de la violence de rue qui est le thème principal du livre, l’auteur donne à réfléchir sur la ségrégation, le racisme mais aussi l’éducation des enfants à travers la relation qui existe entre Marie Pat et Bobby, le flic qui va tenter de l’aider. Les dialogues sont exceptionnels, efficaces, parfois amusants, parfois crus, et donnent du rythme à l’intrigue.
Marie Pat va rester dans ma mémoire encore quelques temps car sa vision binaire du monde, sa hargne et sa détermination prennent aux tripes. Le dénouement est époustouflant. Dennis Lehane m’a, à la fois, bousculée et captivée. À noter la très bonne traduction de François Hanne.
C’est juste magistral !
In https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/quais-du-polar-dennis-lehane-invite-d-honneur-le-petit-garcon-de-boston-qui-a-grandi-trop-vite-2951330.html
Extraits
Ils sont pauvres parce que la quantité de chance qui circule dans ce monde est limitée et qu’ils n’en ont jamais reçu la moindre part. Si la chance n’atterrit pas en plein sur vous quand elle tombe du ciel, si elle ne vous trouve pas sur son chemin quand elle se réveille le matin et qu’elle se met à chercher quelqu’un à qui elle va s’attacher, vous ne pouvez rien y faire. Il y a bien plus de gens dans ce monde qu’il n’y a de parts de chance, alors ou bien vous êtes au bon endroit au bon moment, à la seconde même où la chance fait son apparition- une seule fois et pour le plus revenir. Ou bien vous n’y êtes pas. Dans ce cas… page 37
A un moment il lance un regard de côté, la surprend entrain de lui lancer au regard de côté avec un sourire discret, et il songe à la possibilité que ce n’est peut être pas l’amour qui est le contraire de la haine. C’est l’espoir. Parce que la haine prend des années à se former, tandis que l’espoir peut déboucher au coin de la rue alors même que vous avez les yeux ailleurs. page 178
Une personne détruite ne peut pas être indestructible. Une personne indestructible ne peut pas être détruite. Et pourtant, Mary Pat Fennessy est assise là, détruite, mais indestructible. Ce paradoxe fiche une trouille pas possible à Bobby. page 222
L’avez-vous lu ?
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
En cours de lecture …
L’eau rouge de Jurica Pavićić