Le cimetière de la mer: Aslak Nore (2023)

Traduit du Norvégien par Loup-Maëlle Besançon

Prix Mémoire de la mer (2023)

Résumé

Je viens de terminer un roman d'Alask Nore, dont l’intrigue se passe en Norvège. Le suicide de Véra Lind, romancière et mère d'Olav, le patron de l'entreprise familiale et de sa fondation SAGA, va ébranler le clan familial. Elle laisse derrière elle un manuscrit, interdit en 1970, « Le cimetière de la mer » et un testament introuvable ! Sasha, la petite-fille de Vera saura-t-elle les retrouver et démêler le vrai du faux de cette saga familiale…

Mon avis

Beaucoup de personnages dans ce roman dans lequel l'intrigue se lie à des événements de guerre et d'après-guerre dont les enjeux dépassent largement le cercle familial. Aslak Nore a eu la bonne idée de mettre un arbre généalogique à la fin du livre pour qu’on puisse se retrouver entre les Falk d’Oslo et les Falk de Bergen !

La construction de cette intrigue est intéressante : un livre dans le livre et, en bon page-turner, l'histoire tient en haleine avec des chapitres courts et une écriture fluide et puissante (merci à la traductrice). Entre secret de famille et faits de société, on découvre un peu de l’histoire norvégienne, une articulation intéressante avec les événements du Moyen-Orient. L’auteur a certainement voulu nous faire partager son expérience de journaliste de guerre (il été dans les forces norvégiennes en Afghanistan et les forces américaines en Irak).  Les protagonistes sont bien détaillés, ils sont comme le climat, glacial, et ne se confient pas, chacun ayant une part d’ombre.

Bref les pages s’enchaînent naturellement, les révélations distillées avec intelligence maintiennent l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin qui laisse présager une suite…

Une lecture comme je les aime !

Extraits

Pour un écrivain, la vérité est l’image que la réalité faite naitre dans sa tête. Toi tu penses à un chat, pourquoi pas, pour ma part, je pense à un nourrisson qui souffre. Et nous avons raison l’une et l’autre. page 80

Les cadavres étaient disséminés autour d’eux, certains avaient des plaies sanglantes à la tête ou au torse, d’autres avaient été à moitié déchiquetés par les vestes bourrées d’explosifs qu’ils avaient réussi à déclencher. D’autres encore avaient l’air intacts, ils avaient probablement été assommés par la pression des bombes et des missiles. Ils étaient morts, lui en vie. A cet instant-là, c’était tout ce qui comptait. page 405

En cours de lecture …

Grindadrap ; de Caryl Ferey

Editions Gallimard, série noire