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Ed Folio, 2024,

Ed Folio, 2024,

Prix des libraires (en 2024)

Prix FEMINA des lycéens (en 2023)

Et nombreux autres prix (2023 et 2024)

Ce que je sais de toi, je l’ai appris par Fatheya.
Ce que je sais de toi sentait l’ail et l’anis.

pages 218 et 219

Résumé

S’il est un livre que je recommande pour cet été, c’est bien celui-là. C’est le 1er livre d’Eric Chacour, mais quelle maîtrise ! On savoure page après page le texte, l’histoire tant l’écriture est belle et envoûtante, et le vocabulaire aiguisé.

Je vais être brève sur le résumé pour ne pas dévoiler l’intrigue. L’histoire se passe entre Le Caire et Montréal, entre 1961 et 2001. Tarek, jeune médecin a repris le cabinet médical de son père et ouvre une consultation à Mokattam, un quartier défavorisé du Caire.  Il est entouré de femmes : sa mère, sa femme, sa sœur et la fidèle Fatheya.  Au cours de sa  consultation hebdomadaire à Mokattam, il va faire la connaissance d'Ali qui va bouleverser sa vie.
 

 Mokattam, capitale du recyclage, in https://deux-marech-au-caire.over-blog.com/2015/04/mokattam.html

Mokattam, capitale du recyclage, in https://deux-marech-au-caire.over-blog.com/2015/04/mokattam.html

Mon avis

Je l’ai dit en préambule, ce livre, d’une écriture parfaitement maîtrisée, envoûte et émeut. La narration du début du livre, à la deuxième personne du singulier, et la construction surprenante au départ, rajoutent à la qualité de l’ouvrage. Du titre déjà se dégage une certaine distance, une émotion, une tristesse qu’on va retrouver ligne après ligne, chapitre après chapitre, et qui va se confirmer au fil de la lecture. On passe du TOI (qui tu es) au MOI (qui je suis) et pour finir au NOUS à la recherche d’identité et de filiation. C’est terriblement bien fait ! Qu’il parle de conventions plus que contraignantes, de rejet de l’autre, d’intolérance, de cruauté, de choix ou de non choix, l’auteur le fait avec une infinie délicatesse, tout en retenue et pudeur. Il est sans conteste de ces livres qui touche, qui interpelle et dont on ralentit la lecture à l’approche des dernières pages.

Très belle découverte pour un livre parfaitement bien écrit, une histoire émouvante qui ne laisse pas indifférent !

In https://book-conseil.fr/prix-des-libraires-2024/

In https://book-conseil.fr/prix-des-libraires-2024/

Extraits

Le bruit se répandit qu’un garçon de mauvaise vie t’assistait dans la pratique médicale. Les gens aiment parler de « mauvaise vie » : cela revient à dire en creux que la leur est irréprochable. page 129

Les hommes sont des nomades à l’arrêt. Ils peuvent parfaitement traverser leur existence en cachant cette réalité. Il se persuadent alors que le temps ne compte pas, que l’espace se fractionne en poussières et que ces poussières s’acquièrent par des titres de propriétés. Orphelins de l’immensité, ils meurent sans avoir vécu. Mais pour peu que cette vérité leur apparaissent soudain, qu’elle choisisse de jeter sa lumière crue sur leur quotidien, tout compromis à leur liberté devient alors insupportable. page 168

Je cesse à présent d’écrire ta vie, parce que les mots ne peuvent pas tout. Ils ne peuvent pas ramener de la mort ceux qui nous ont quittés, ils ne peuvent pas guérir les malades ou résoudre les injustices, tout comme il est absurde de prétendre qu’ils déclarent des guerres ou y mettent fin. Dans un cas comme dans l’autre, ils ne sont au mieux qu’un symptôme, au pire un prétexte. Je cesse d’écrire ta vie parce qu’elle ne m’appartient pas….page 307

L’orange du couchant tente de prendre l’avion en se glissant par les ouvertures. page 324

En cours de lecture …

Le cimetière de la mer ; de Aslak Nore

Traduit du norvégien par Loup-Maëlle Besançon

Editions Le bruit du monde

Tag(s) : #Prix littéraire, #Littérature canadienne
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