Et bien voilà, je n’avais jamais lu Henning Mankell.
Il est mort le 5 octobre 2015 à l’âge de 67 ans. Son œuvre est remarquable et de renommée internationale grâce à la célèbre série policière mettant en scène Kurt Wallander dont la devise est « Les êtres sont rarement ce qu'on croit qu'ils sont». Je vous laisse lire sa bio sur Wiki.
Lorsque je suis rentrée chez « Papiers collés », ma librairie dracénoise, je voulais Sable mouvant, le dernier titre de Mankell mais la libraire m’a conseillée Les chaussures italiennes, avançant même qu’en lisant celui là, je n'hésiterais pas à lire tous les autres…
La plupart des voyages dont on rêve n’ont jamais de lieu. Ou alors on les accomplit intérieurement. L’avantage, quand on emprunte ces vols intérieurs, c’est qu’on a de la place pour les jambes.
Les chaussures italiennes, c’est l’histoire de Fredrik Welin, âgé de 66 ans, ancien chirurgien orthopédiste à la carrière brisée. Il vit seul sur une île en compagnie d'un chat et d'un chien. Jansson, seul contact extérieur, vient trois fois par semaine en hydrocoptère lui apporter une hypothétique lettre. Un jour, Jansson amène avec lui Harriet, la femme que Wallin a aimée 40 ans plus tôt. Image surréaliste d’une Harriet, sur la glace, s'aidant d'un déambulateur. (Je me suis d’ailleurs demandé pendant quelques pages si Welin n’était pas entrain de rêver)
Il y avait quelqu'un sur la glace.
Une silhouette noire sur fond de blancheur immense. Le soleil était bas sur l'horizon. J'ai plissé les yeux pour mieux voir. C'était une femme. On aurait dit qu'elle marchait appuyée sur un vélo. Puis j'ai compris : c'était un déambulateur
Comme un coup de pied dans la fourmilière, Harriet va bousculer cet ermite qui va découvrir, à cette occasion, qu'il a une fille, Louise, jeune femme marginale d'une trentaine d'années. Welin remet alors sa vie en question et renoue avec Agnés, la personne qu'il a mutilée suite à une erreur médicale.
L'île
au climat hostile, va devenir le lieu d'événements tragiques mais remplis d’espoir. Quant aux chaussures italiennes, je vous laisse découvrir ce qu'elles viennent faire dans ce roman Scandinave.Je ne crois pas en Dieu. Mais il faut pouvoir en créer un, quand c’est nécessaire.
Je me suis rapidement attachée aux différents personnages, tous en quête de sens dans leur vie respective. Et, bien que certains faits soient assez invraisemblables, tout est lent comme figé par le froid et la glace. J’ai beaucoup aimé l’évocation de cette île et de son climat, de la froidure et des brouillards. On imagine assez bien l’humidité ambiante !
Pour moi c’est une très belle histoire d’amour, de repentance et de rédemption, de liens fort entre des personnages autant attachants que enigmatiques.
La plupart des voyages dont on rêve n’ont jamais de lieu. Ou alors on les accomplit intérieurement. L’avantage, quand on emprunte ces vols intérieurs, c’est qu’on a de la place pour les jambes.