Résumé
Elisabeth Badinter propose dans cet ouvrage un essai passionnant sur les relations de Marie Thérèse d’Autriche (1717-1780), la plus puissante impératrice de son temps, avec ses enfants. Elle a eu 16 enfants dont 11 filles, parmi lesquels Joseph II (1741-1790), l'empereur du Saint-Empire, Leopold II, Empereur du Saint-Empire succédant à son frère (1747-1792) et Marie-Antoinette, Reine de France (1755-1793).
Cet essai met en scène la femme de pouvoir et la mère de famille. Et c’est bien de la mère dont il s’agit ici et des relations qu’elle entretient avec ses enfants. Elle était autoritaire et parfois dure mais elle a reconnu chaque enfant dans sa singularité, avec ses qualités et ses défauts sans complaisance. Elle s'est attachée à adapter ses consignes et ses ordres à chacun d'entre eux …
Portrait de la famille impériale avec treize enfants. Martin van Meytens (1754). Palais Pitti, Florence
Mon avis
Elisabeth Badinter nous livre ici une vraie histoire de famille avec les hauts et ses bas, ses tensions et se affinités, parfois injustes. C’est un ouvrage historique, intéressant, qui met en lumière une femme de pouvoir intelligente qu’on ne peut qu’admirer.
Je ne suis pas forcement attirée par les livres d'histoire, mais j’ai vraiment apprécié cet essai à l’écriture fluide et sensible. J'ai aimé également le travail de recherche de Mme Badinter et l'énorme travail de documentation et d’archives. Et puis c'est bien évidemment instructif et nous incite à re ouvrir nos livres d'Histoire.
Je recommande…
Marie-Therese d’Autriche, par Martin van Meytens in https://histoireparlesfemmes.com/2017/12/04/marie-therese-dautriche-la-grande-imperatrice/
Extraits
Si Marie-Thérèse n'a pas réussi à réaliser son vœu de laisser une famille unie, elle en est certes responsable, mais pas condamnable. Elle s'est occupée comme nulle autre de son époque et de son statut de tous ses enfants, inaugurant le modèle d'une maternité active qui triomphera dans les siècles suivants. Certes, elle fut trop sévère, trop autoritaire, trop méfiante. En ne cachant pas ses préférences, sources d'injustices, elle n'a pas été une mère parfaite. Mais qui peut se targuer d'en être une ? Laissons-lui le dernier mot pour sa défense :
"L'éducation de mes enfants a été toujours mon grand et le plus cher objet. Si, tout n'a pas été fait d'après mes instructions, ordres et conformément aux soins que je me suis donnés, il n'y a pas de ma faute, mais c'est l'effet de mille circonstances qui, dans ce monde, ne nous laissent arriver à rien de parfait, et qui sont attachés à notre perverse et malheureuse humanité '' p.236