Au-delà du portrait de cette infirmière, François Bégaudeau raconte la vraie vie d’une infirmière somme toute comme celle de tant d’autres. Isabelle, son histoire personnelle, ses envies et ses déceptions professionnelles, n’en est pas moins une professionnelle qui évolue au sein d’un hôpital soumis aux mutations du système de santé.
Le livre se veut être un hommage aux infirmières et bien des soignants s’y reconnaîtront et trouveront là une reconnaissance de l’usure décrite qui ressemble beaucoup à la leur. Si le mal est fait avec l’épuisement professionnel en ligne de mire, cet ouvrage rend surement justice avec réalisme, et ironie parfois, aux professions paramédicales et aux infirmières en particuliers. Mais le discours est plat, comme le rythme.
Personnellement, je n’ai appris pas grand-chose, mais je pense que ce témoignage plaira aux jeunes professionnels et qu’ils y seront très sensibles. Il n’y a pas de mal à se faire du bien... mais je m’y suis ennuyée… Je n’ai pas aimé la façon didactique de décrire les soins avec un vocabulaire scolaire, je n’ai pas aimé le lien facile avec les réformes hospitalières et puis, je suis sans doute un peu fleur bleue mais je préfère lire les ouvrages avec un avenir positif.
Extrait p 11
Avec la cruauté réglementaire de l’existence, il n’y a pas de position médiane. Il faut la fuir ou la prendre en main. Elle la prendra en main. C’est ça qu’elle fera. A travers chaque patient, c’est son père un peu qu’elle soulagera.
Pour les cas désespérés, soigner se limite à prendre soin. Viser le moindre mal.