Et voilà, vacances finies, j'ai toujours très envie de partager mes émotions, mes coups de coeur.
Après une prise de contact avec le navire Fortuna et l’incontournable exercice de sécurité, nous avons diné de façon agréable, en compagnie de gens du sud, Toulon, Nice, inconnus jusqu'alors. Je ne déteste pas me familiariser avec la faune ambiante et ma voisine, au fort accent niçois, archétype de la Mado éponyme était du genre à ne pas me laisser indifférente. Elle a trouvé moyen de me subtiliser ma carte de bord, de signer le reçu à ma place et de ne pas s'en rendre compte. Ce qui a valu au serveur une réprimande car nous pensions qu'il l'avait égarée et l'obligation de venir avec nous faire éditer une deuxième carte. A l'instar de Pétronille (voir un de mes précédents post) je regardais tout ce petit monde "avec l'admiration stupide qu'ont les gens de mon espèce quand ils rencontrent des prolétaires véritables".
Nous rêvions de repos, farniente et doigts de pieds en éventail... La croisière s'avérait prometteuse ! La journée commence avec un petit déjeuner en cabine servie par un grand stewart aux gants blancs. La majorité des employés du Fortuna est philippine. Tous parlent anglais couramment et apprennent sur le tas le français, l'allemand, l'espagnol.... Ce qui vaut souvent une incompréhension totale et permet de dédouaner mon anglais sommaire.
Le temps est merveilleux, mer calme, ciel bleu, le chuchotement des vagues rempli la cabine d'un doux bien être.
Malaga. Port le plus ancien d'Andalousie, où tout est concentré sur un petit périmètre: la cathédrale, monument significatif de la culture andalouse, l'Alcazaba, magnifique monument arabe, havre de paix arboré pour une promenade romantique. Nous avons fait un tour dans les rues avant d'aller boire un verre sur la plage de sable gris et de retourner sur le bateau pour franchir le détroit de Gibraltar.
Marrakech. Nous avons suivi le guide Maroco-Franco-espagnol ( et oui, les cars d'excursion ont souvent plusieurs nationalités) à travers la Médina et ses milles ruelles animées de frénétiques activités, la Médersa (école coranique) Ben Youssef et ses décors de mosaïques et bois (cèdre), le souk et ses lanternes, babouches, épices pendues dans des étals sombres et poussiéreux, la Place Djemâa El Fna où les charmeurs de serpents, et autres saltimbanques, n'hésitent pas à haranguer le promeneur et pour quelques euros, et à poser un serpent autour du cou pour une photo kitch.
Un peu sale et bruyant, c'est tout ce qui vient à l'esprit...
Cadix et Séville. Les arrivées dans les ports sont souvent magnifiques et offrent le spectacle des monuments vus de la mer. L'arrivée à Cadix est de celle-là avec sa superbe cathédrale se découpant dans le bleu du ciel andalous. Nous avons choisi d'aller à Séville, capitale de l'Andalousie, 4eme plus grande ville d'Espagne. Très belle ville, fleurie, riche de son passé. Les différentes visites sont commentées par un guide tonique, un peu trop stressée par les horaires, mais d'une organisation particulièrement réussie.
Lisbonne. Cette fois-ci, pas de francophone dans l'excursion, nous avons suivie les explications en anglo-italien ! Lisbonne marquée par son passé musulman, ses azuléjos, son style manuelin (de Manuel I au 16eme siècle). Nous avons visité de cette capitale protugaise une toute petite partie mais inoubliable : le monastère des hiéronymites somptueux, la tour de Belem et le Christ Roi sans oublier les rues colorées, typiques et animées.
Le J7 est consacré à la mer, occasion de voir le détroit de Gibraltar, un peu loin tout de même pour voir les singes sur le Rocher, occasion également de repos !
Les rencontres sont toujours des moments d'échanges et de convivialité. Ainsi, outre nos niçois, nous avons diné avec un couple stéphanois, déjeuné avec un autre de Colmar. Étonnante compagnie animée par des motifs et des envies différentes, un microcosme, parfait reflet de la société.
C'est vraiment incroyable de voir toute cette abondance de nourritures et de boissons soft ou alcoolisées. Tous les buffets sont ouverts du matin au soir. On peut manger de tout, à toute heure et observer les comportements des uns et des autres. Les assiettes débordants de salés, sucrés, rendues à la fin du repas quelque fois aussi pleines qu'au début. C'en est parfois écœurant et un peu triste. Aucune pudeur vis à vis de la nourriture. L'incitation à consommer des boissons alcoolisées y est tout aussi prégnante. Ici, pas de culture préventive à la santé.
Valence. Étonnante architecture, mêlant le gothique-renaissance-art Deco, au design très moderne de la cité des sciences. Et l'occasion pour nous de découvrir la Horcheta, lait végétal fait à partir de Chufa, à boire trés frais.
Barcelone. Ce fut Barsa sous l'orage. Sagrada Familia et l'émotion retrouvée d'une cathédrale en construction, Antoni Gaudi (1852-1926) et ses folies.
Le retour à Savone a marqué la fin de notre croisière.
Soirée d'adieu, au boat, navire, bateau que sais-je... Et surtout à tous ceux qui font que la croisière se passe bien et reste un magnifique voyage.
Ce soir la mer est fâchée, elle bouge et nous berce de son chuchotement...