Je viens de finir La mémoire des embruns, un roman de l’australienne Karen Viggers et j’ai vraiment beaucoup aimé. C’est un livre qui transporte tant géographiquement qu'émotionnellement.
Presque mourante, Mary souhaite finir ses jours sur l’île qui représente tout pour elle, l’île de Bruny en Tasmanie. Là, la vie est difficile et cette décision ne plait à ses enfants, sauf à Tom, le petit dernier choyé dont la naissance tardive est un mystère… Aidée de Léon, garde forestier, elle laisse ressurgir des souvenirs et des périodes joyeuses qu’elle croyait enfouis. Toutefois, un fil conducteur sous forme de lettre, va tenir le lecteur en haleine tout au long d’un récit dans lequel l’auteur aborde sa passion pour l’Antarctique qu’elle partage avec son fils.
Mon avis
L'île de Bruny est une petite ile au sud de l'île de Tasmanie, capitale Hobart, elle-même à la pointe sud-est de l'Australie. L'endroit est sauvage, exposé aux vents violents et à la mer déchaînée. Elle est peuplée de manchots Adélie, de grands albatros et d‘aigles de Tasmanie... Entre Antartique et Tasmanie, Karen Viggers partage sa passion pour ces deux continents. La description de la nature est superbe. On y est, on imagine, on voyage. La narration alterne le point de vue de Mary, de Tom et de Léon, dont on découvre et comprend les blessures. L’écriture de Karen Viggers est fluide, expressive et la traduction est remarquable avec des descriptions des personnages simples et émouvantes.
J’ai découvert un magnifique roman, dont l’histoire est racontée avec beaucoup de délicatesse. Je me suis sentie transportée par les paysages et les caprices du temps austral et Antartique. Ce livre m’a donnée envie de partir en voyage au pôle Sud tout près de l’Australie que je vais découvrir en avril. Très beau livre !
Extraits
Pendant trois jours, la lettre resta sur la table, intouchée. Chaque fois que Mary passait devant, son cœur s’affolait comme un oiseau pris au piège. Elle finit par éviter carrément la cuisine et se mit à manger dans le séjour. p19
Et puis, c’était merveilleux de s’échapper du chalet. Le sable fouetté par les embruns. Un océan de lumière perlée scintillante. Le monde était beau et elle en faisait partie, là. Lancée à une allure extravagante. Le soleil échancrait les nuages et étincelait les flots. p 214