Prix du meilleur polar suédois, publié en 2012, traduit du suédois par Caroline Berg en 2017 chez Albin Michel
Résumé
Asa Larsson, avocate et romancière suédoise, auteure de romans policiers, offre ici son 5eme opus. Une procureure, Rebecka Martinsson, démit de son enquête car trop proche des protagonistes, une équipe de policiers dévouée à sa cause, une main humaine trouvée dans les entrailles d’un ours, une femme assassinée à coup de fourche, voila les ingrédients pour cette enquête sur fond de paysage nordique.
Mon avis
Ce livre est une découverte pour moi car je n’avais jamais lu Asa Larsson. J’aime beaucoup les polars nordiques et l’occasion m’a été donnée de lire ce livre, et en fait j’ai beaucoup aimé.
Ce roman se déroule sur deux époques entraînant le lecteur alternativement entre l'enquête en cours et l'histoire d'Elina, dans les années 1914. Cette dernière, institutrice, va tomber amoureuse d'un riche industriel et maire de Kiruna où elle enseigne en pays Sami. Ce flash back est l'occasion pour l'auteure de nous présenter la dure et impitoyable vie économique et sociale de l'époque.
J’ai beaucoup aimé la dimension familiale autour d’une sordide affaire d’héritage et la dimension psychologique des différents protagonistes dont Rebecka et sa relation amoureuse.
J’ai apprécié le sens de la formule dont use parfois Asa Larsson.
Un bémol toutefois, les noms compliqués des lieux et des personnages rendent la lecture un peu laborieuse mais l’immersion dans la Suède rurale et l’intrigue bien ficelée compensent largement cette petite difficulté.
Globalement, Asa Larsson offre un bon moment de lecture et d’évasion en Laponie suédoise.
Un bon enquêteur doit savoir tout lire chez la personne interrogée, y compris son langage corporel. p 173
Extraits
Les jolies femmes sont une denrée rare à Kiruna. Non qu'elles soient vieilles. Kiruna est une ville nouvelle habitée par une population jeune. Mais la dureté de l'existence dans cette région à vite fait der marquer leurs traits. Les filles perdent leurs joues rondes. Elles s'habillent avec des vêtements d'homme et s'emmitouflent dans des châles en grosse laine pour lutter contre le froid. Les épouses d'ingénieur ont bien les joues pleines et roses mais elles ne se promènent pas dans la rue comme les femmes de Stockholm. L'été, il y a trop de moustiques et l'hiver, il fait trop froid. Alors elles restent enfermées chez elle à faire du gras. p89
L’amour est comme un lasso. Au début, il s’enroule doucement autour de votre cou et à mesure qu’il s’éloigne, la corde se resserre. p153
Plus de quatre vingt dix pour cent de l’intelligence de l’homme, sa créativité et sa capacité à analyser une situation sont de l’ordre de l’inconscient. Et ce que le gens appellent intuition n’est la plupart du temps que le résultat d’un processus intellectuel qu’ils ignoraient avoir suivi. p239