J’ai assisté au cours de mes vacances au Japon à une présentation d’ikebana réalisée par un maître ikebana japonaise.
L’origine de l’ikebana est le kyöka, offrande de fleurs dans les temples bouddhistes. Au même titre que la calligraphie ou la cérémonie du thé, l’ikebana est considéré comme un art que doivent apprendre les jeunes filles japonaises avant de se marier. L’arrangement floral met autant en valeur le vase que les branches, tiges et fleurs utilisés. La composition reflète la splendeur de la nature et est arrangée de telle sorte que tout pointe vers le ciel. La structure même de cet arrangement est axée sur trois points principaux : le ciel, la terre et l’humanite à travers trois piliers : asymétrie, espace et profondeur.
Dans l’ikebana la théorie n’est pas tout. L’ikebana c’est surtout savoir observer les plantes et savoir les approcher. À leur contact une conversation intime se noue. L’ikebana enseigne ce langage et permet à chacun de devenir artiste avec une branche.
— Kizashi, École Shinenshu
Ce qu’il faut pour réaliser un ikebana :
un vase
un ciseau (pour couper les tiges)
un sécateur (pour couper les branches)
un kenzan (pour fixer les végétaux, ce ne sont pas les bords du vase qui tiennent les végétaux)
des végétaux de saison du fleuriste ou mieux ramassés dans la nature.
Une astuce au passage : couper les tiges dans l’eau ce qui évitera la pénétration de bulles d’air dans la tige.
Les arrangements sont toujours simples et très épurés. On va chercher à créer une composition tridimensionnelle : dans l’espace, avec profondeur et une certaine asymétrie, l’effet recherché étant toujours l’harmonie des couleurs et l’équilibre de la nature.
On peut utiliser toutes sortes de fleurs, du feuillage, des graminées, des branches et même des fruits mais le choix selon la couleur et la forme doit être harmonieux. Pas facile !
Les compostions dégagent la personnalité de celui ou celle qui les réalisent. C’est une activité très calme et zen qui demande de la patience. Composée de végétaux vivants, c’est un art éphémère comme la vie.
Au final, j’ai bien aimé cette façon de se poser, de se concentrer en réalisant un arrangement floral. J’aime les fleurs et cela va me permettre de réaliser des compositions au fil des saisons avec les végétaux de mon jardin.
Belle approche d’un art japonais séculaire !