Traduit de l’anglais par Marie-Anne de Kisch
Préface de Daniel Pennac
Résumé
84, Charing Cross Road, paru en 1970, est un recueil epistolaire rassemblant la correspondance entretenue à partir de 1949, donc après-guerre, entre l'auteure américaine Helene Hanff et Franck Doel, un employé de la librairie spécialisée en livres anciens et épuisés "Marks & Co.", située au n° 84 de Charing Cross Road à Londres, échange interrompu en 1968 par la mort de Franck. Cet échange épistolaire va s’élargir à d’autres employés de la librairie, à la femme de Frank, à ses filles…
Mon avis
C’est doux, c’est bon, bref un livre charmant qui fait du bien !
A la suite d'échanges d’abord très formels entre Helene et Franck, un véritable lien va se créer des deux côtés de l’Atlantique. Helene est très libre dans sa façon d’écrire, pleine d’humour et de réalisme sur sa vie difficile aux Etats-Unis. Franck, lui, pudique, reste très professionnel.
Le caractère authentique de cet échange rend ce livre touchant, authentique avec des thèmes abordés tels que le quotidien d'après -guerre, les rationnements alimentaires, le prix de la vie, les loisirs culturels, la possibilité d'avoir une voiture et à quel prix.
Et puis ce qui m’a beaucoup touchée, c’est cette passion pour les libres anciens, un qui les cherche et l’autre qui les trouve et bien sur ces livres introuvables qui font leur chemin à travers l'océan, et, les œufs, les bas de nylon, la viande fraîche, qui font le chemin inverse.
Un vrai régal de tendresse et d’humour !
En France, ce recueil a été publié pour la première fois en 2001 par les éditions Autrement et réédité à plusieurs reprises, notamment par Le livre de poche.
A noter que Helene et Franck ne se rencontreront jamais, Helene, qui visitera Londres en 1971, est morte en avril 1997.
Extraits
J'adore les dédicaces sur les pages de garde et les notes dans les marges, j'aime ce sentiment de camaraderie qu'on éprouve à tourner les pages que quelqu'un d'autre a déjà tournées, à lire les passages sur lesquels quelqu'un, disparu depuis longtemps, attire depuis mon attention. Page 59
Je fais le ménage de mes livres chaque printemps et je jette ceux que je ne relirai jamais, comme je jette les vieux vêtements que je ne remettrai jamais. Ça choque tout le monde. Mes amis sont soigneux avec les livres. Ils lisent tous les best-sellers, ils les parcourent le plus vite possible, en en sautant beaucoup de passages, je crois. Et comme ils ne les relisent JAMAIS, un an après ils ne se rappellent plus un traître mot. Cependant ils sont profondément choqués de me voir jeter un livre à la corbeille ou le donner à quelqu'un. Selon eux, vous achetez un livre, vous le lisez, vous le mettez sur une étagère, vous ne le rouvrez jamais de toute votre vie mais VOUS NE LE JETEZ PAS ! page 99
En cours de lecture …
Un lundi parfum matcha ; de Michiko Aoyama (2021)
Edition NAMI, des éditions Leduc (2024)
Traduit du japonais par Alice Hureau