L’article sur le roman graphique publié en février 2019, a été retenu pour faire partie du livre-cahier scolaire belge édité par Erasme « Instant français ».
Le roman graphique est une bande dessinée qui nécessite un marque-page.
Savez-vous quelle est la différence entre une BD et un roman graphique ? En fait et au risque de décevoir, il n’y en a pas beaucoup comme l’a dit Joseph GHONS "un roman graphique est une BD autrement nommée ». Mais alors pourquoi ces deux appellations ?
Après plusieurs lectures sur le sujet, voilà en quelques mots ce qu’on peut dire sur le roman graphique : le terme nous vient des Etats-Unis, traduction littérale de graphic novel.
C’est Will Eisner qui en serait le précurseur avec Le pacte de Dieu publié en 1978. Il fait apparaitre le terme de graphic novel sur la 1ere de couverture. L’histoire est inspirée de la jeunesse de l’auteur et les dessins sont en noir en blanc.
Puis dans les années 80, Art Spiegelman publie à son tour deux volumes de graphic novel d’anthologie Maus, également en noir et blanc et qui raconte l’histoire de son père pendant l’holocauste, roman graphique récompensé en 1992 par le prix Pulitzer.
Plus récemment, en 2000, c’est au tour de Marjane Satrapi de signer Persepolis.
Les différents articles lus sont d’accord globalement pour dire du roman graphique :
• qu’il ne répond pas aux 48CC (48 pages cartonné couleur) de la BD et présente souvent un nombre de pages plus important (jusqu'à 200 ou 300 pages) souvent en noir et blanc.
• qu’il offre une histoire qui se termine souvent en un seul tome sans sérialité.
• qu’il aborde généralement des thèmes touchant plus souvent à l’intime, au récit de vie, à la biographie. Il s’agit parfois un récit historique ou de société.
• qu’il ne présente pas une forme unique, couverture rigide ou souple, petit ou grand format. Il existe presque autant de romans graphiques que de formes contrairement aux BD qui ont un format standardisé.
• qu’il prend souvent plus de liberté en matière de création graphique (le plus souvent en noir et blanc).
• que l’auteur a une place primordiale ; dans la BD, l’auteur s’efface au profit du héros alors que dans le roman l’auteur est présent.
A part cela, rien de nouveau et de bien différent!
Je n'ai jamais été tentée par la BD 48CC mais j'avoue que j'aime lire les romans graphiques qui apportent davantage de clarté, de légèreté à une bio ou une histoire souvent dure et émouvante. Les dessins en noir et blancs ont à mes yeux beaucoup de charme et le format est souvent agréable pour qui aime les livres.
Si chacun peut en donner une définition, je dirai que le roman graphique est à l'adulte ce que la bande dessinée est aux enfants, une autre forme de littérature !
Mais d’aucun dirait qu’il s’agit là de pur snobisme !
Je terminerai ce post par le questionnement de Côme Martin Karl « Est-ce vraiment nécessaire de savoir ce qu’est exactement une bande dessinée ou un roman graphique ? » L’essentiel ne réside-t-il pas dans le fait de passer un bon moment de lecture, quel que soit la forme ou le modèle ?
Pour ce qui me concerne,
Persepolis est le 1er roman graphique que j'ai lu, puis s'en est suivi, les 4 tomes de L'Arabe du futur de Riad Sattouf, Les brumes de Sapa de Lolita Sechan, deux Catel (Joséphine Baker et Ainsi soit Benoite Groult, et Elle s’appelait Sarah de T. de Rosnay, Bresson et Horne. Je vais poursuivre par Art Speigelman Mauss, l'intégrale et A l'ombre des tours mortes. Vous pouvez trouver mes fiches de lectures dans le moteur de recherche du blog.
Si vous voulez en savoir davantage, je conseille la lecture de la thèse de Fred Paltani-Sargologos, docteur en littérature, qui m’a beaucoup éclairée sur ce sujet.