J'ai eu la chance de faire partie des explorateurs de la rentrée littéraire du site lecteurs.com
A ce titre, j'ai reçu 4 livres à lire et donner un avis d'abord, après lecture jusqu'à la page 100, puis, une fois le livre terminé, un avis général.
Cet avis, après validation par le modérateur, est publié sur le site https://www.lecteurs.com/livre/les-simples/5292270
Il n'est de sincère bonté que celle qui renonce à la reconnaissance
Résumé de la page 100
Les simples est un roman-fiction qui se déroule au Moyen-âge et qui raconte non sans humour la vie dans un couvent du sud de la France. Dans l’abbaye Notre Dame du Loup vivent des religieuses bénédictines, les louventines. Elles soignent femmes et enfants dans un dispensaire et vivent de la vente de potion, onguent, macérât et autre lotion fabriqués avec des simples. Elles conservent par exemption papale l’intégralité des revenus. Sous prétexte d’une visite annuelle, l’évêque de Vence, souhaitant récupérer ces revenus envoie deux vicaires à la recherche un moyen de priver le couvent de ses privilèges.
Mon avis
À la lecture du résumé j’ai eu un a priori négatif concernant ce livre. Les simples, le Moyen-Âge ne me branchaient pas vraiment. Mais dés les premières pages j’ai changé d’avis. « Les Simples » est un roman-fiction qui se déroule au Moyen-âge et qui raconte non sans humour la vie dans un couvent du sud de la France. Dans l’abbaye Notre Dame du Loup vivent des religieuses bénédictines, les louventines. Elles soignent femmes et enfants dans un dispensaire et vivent de la fabrique et la vente de potion, onguent, macérât et autre lotion fabriqués avec des simples, qui sont des plantes médicinales cultivées ou recueillies dans la nature pour leurs vertus. Elles conservent par exemption papale l’intégralité des revenus. Sous prétexte d’une visite annuelle, l’évêque de Vence, souhaitant récupérer ces revenus, envoie deux vicaires à la recherche d’un moyen de priver le couvent de ses privilèges.
Cette histoire se passe d’avril 1584 à février 1585 donc en plein Moyen-Âge. Yannick Grannec choisit de mettre en relation les simples et la vie des nonnes de la vallée du Loup (située dans les Alpes maritimes non loin de chez moi). Étant très intéressée par l’herboristerie, j’ai tout de suite été happée par ce roman.
L’auteur met en scène des conflits entre l’évêché et cette communauté religieuse ainsi que les subterfuges politiques utilisés pour récupérer la manne financière liée à la vente des produits médicaux. C’est bien entendu une fiction mais les références historiques sont nombreuses. On s’y laisse prendre !
Les personnages sont attachants, autant sœur Clémence que Gabrielle, Soeur Marie-Verane, le jeune vicaire, et même l’évêque de Vence finit par être sympathique avec ses fragilités d’homme. L’hygiène déplorable, les maladies y sont décrites à force de détails. On y meurt, on y vit, on y baise...
J’ai aimé la construction addictive du livre avec des chapitres courts, des phrases rapides, des titres et un repérage dans le temps. Le vocabulaire est précis, recherché - j’ai eu besoin de chercher des définitions - parfois trivial voire vulgaire. Mais dans le contexte ce n’est pas gênant. J’ai été happée par cette histoire, son intrigue dans un contexte médiéval.
Belle découverte, à lire sans modération !
Extraits
Son panier déborde d’asperges sauvages qui agrémenteront la collation du diner. La fin du jeune de Carême redonne un souffle de gentillesse aux anciennes et un peu de couleur aux novices. p16
Nous autres, docteurs qualifiés, savons adapter nos honoraires à al condition de chacun. Nous disposons d’antidotes pour les riches et de remèdes pour les pauvres. p83
Il n’est pas en notre pouvoir de tout guérir, lui a répondu cette dernière, ce serait vouloir être l’égal de Dieu. Nous devons humblement continuer à chercher ce qu’Il nous laisse à comprendre de secret des simples. p94
A son tour, sœur Clémence tâche de transmettre son savoir avec la même bienveillance que sœur Héloïse, mais avec un peu de circonspection, car elle a dû séparer le blé de l’ivraie dans l’enseignement de son mentor pour publier ce qui ne tenait que de la superstition. p120
Quelque soit leur mordant, cet entretien l’éprouvera, car l’huile de pavot ne lui fait plus grand effet. La souffrance s’est installée à demeure dans sont lit, compagne qui ne lui accorde aucun répit, ne lui autorise ni sommeil ni nourriture, mais quand il ne s’abrutit pas au contenu de sa fiole, la douleur aiguise son esprit, le rendant étrangement plus lucide que du temps où il croyait, pauvre fou, entendre la musique des âmes et en jouer à sa guise. p193