Nos certitudes d’aujourd’hui sont nos doutes de demain
Sorti à l’occasion du 15e anniversaire des Editions Pippa, Le haïku en 17 clés, du haïjin Dominique Chipot, est devenu mon livre de chevet. J’avais entendu parler de sa sortie et je l’attendais avec impatience.
17 clés, ce sont les 17 syllabes du haïku, 17 clés, ce sont 17 chapitres pour comprendre, révéler les codes, les règles et les façons d’écrire ces petits poèmes courts japonisants.
Dominique Chipot dans son ouvrage explique de façon simple, avec bienveillance et simplicité les grands principes de l’écriture.
J'ai ponctué les chapitres avec quelques dessins de l'illustratrice Anna Maria Riccobono.
La première partie « Découvrir » comme son titre l’indique, amène le lecteur « aux sources du haiku japonais, la diversité » et décrit les principes de base dont l’art difficile du « pas de côté ».
Chemin forestier
cette saveur de confiture
au fond des yeux
La deuxième partie propose d’Approfondir l’esthétique du haïku, le choix et l’arrangement des mots, la place de la césure, l'utilisation des adjectifs et adverbes, et l’indispensable mot de saison pour un haiku restant « du domaine du sensible » (page 144).
J’apprends
le langage du corbeau
jour de solitude
Ecrire des haïkus, ce n’est ni transmettre un message (…) ni exprimer ses perceptions. Par conséquent, le haïjin doit s’entrainer à saisir ses sensations avant de les analyser.
Ce chapitre donne quelques clés de construction, le « où, quand, quoi », les associations d’images ou les oppositions, les juxtapositions, les complémentarités, et d’autres figures de style pour élargir le champ des possibles.
Le parquet poncé
mes muscles vibrent
sur le bol de thé
Et dans la dernière partie, l’auteur invite le lecteur à Poursuivre avec des notions d’esthétique japonaise et ses nombreux concepts comme le wabi-sabi, le Kokkei et bien d'autres encore.
Dans le tout dernier chapitre Dominique Chipot propose des conseils pour le haïjin qui souhaite se lancer dans la publication.
De ce recueil, outre les conseils avisés, argumentés et précieux de Dominique Chipot, je retiendrai la dernière clé essentielle à mes yeux
« le but du chemin, c’est le chemin lui-même … ».
"Travailler, retravailler, laisser poser, réfléchir sur le choix et l’ordre des mots d’un haiku, avant de le publier ou de le proposer à publication est un nécessaire chemin qui demande de l’humilité et de ne pas se laisser distraire ni par son orgueil ni par ses certitudes". p 216
Ce recueil est riche, instructif, et pour le poète que j’essaye d’être, ce n’est que du bonheur. Il est, de mon point de vue, un des livres de référence du domaine.
Poètes haïjins, débutants ou confirmés, ou simplement lecteurs curieux, plongez vous dans ce livre !