J'ai beau savoir qu'écrire est dangereux et qu'on y risque sa vie, je m'y laisse toujours prendre.
Amélie Nothomb adore le champagne, mais seule ce n’est pas drôle. Elle cherche quelqu'un qui partagera ses moments de beuverie. Lors d’une séance de dédicaces, elle rencontre Pétronille Fanto. Celle-ci, toute nouvelle romancière, au look de garçon manqué, téméraire et grande gueule, va devenir non seulement la comparse tant espérée mais également une grande amie d'Amélie. Pétronille, c’est donc une histoire d’amitié, où coule le Champagne mais n’importe lequel, que des grands crus !
Je ne suis pas une super fan d'Amélie Nothomb, mais j’aime son style d’écriture et le dernier que j’ai lu est Barbe bleu en 2012. Le thème de son nouveau roman, Pétronille, amitié et champagne, m'a interpelée. Et j’ai aimé !
J'ai été séduite par cette amitié entre deux femmes, complétement toquées, que tout oppose, réunies par leur amour de l’écriture et du champagne, et amusée par les situations rocambolesques décrites par Amélie Nothomb : la rencontre avec Vivienne Westwood et Béatrice, (à na pas manquer), la réplique de l’employé de la maison d’édition " Vous savez bien que dans le monde des lettres, les prolétaires n’ont aucune chance » et tous les moments décalés, la cérémonie des matelas, la présentation aux parents, le départ subit de Pétronille dans le Sahara, les essais thérapeutiques … et la fin est tout simplement succulente et ahurissante…
C’est drôle, léger et pétillant comme du champagne, et agréable comme seule Mme Nothomb en a le secret et ce bouquin transporte dans son monde surréaliste. Un vocabulaire et de multiples références littéraires apportent comme toujours un niveau d'écriture intéressant.
Extrait p. 8
Donc j'ai jeûné. Et j'ai rompu le jeûne avec un veuve-clicquot. L'idée était de commencer par un bon champagne, la veuve ne constituait pas un mauvais choix.
Pourquoi du champagne ? Parce que son ivresse ne ressemble à nulle autre. Chaque alcool possède une force de frappe particulière ; le champagne est l'un des seuls à ne pas susciter de métaphore grossière. Il élève l'âme vers ce que dut être la condition de gentilhomme à l'époque où ce beau mot avait du sens. Il rend gracieux, à la fois léger et profond, désintéressé, il exalte l'amour et confère de l'élégance à la perte de celui-ci.
Extrait p. 67
Abritée sous un miniparapluie déglingué, j’arpentai des artères absurdes, bordées de constructions dont les fenêtres avaient le regard de Vivienne Westwood. Incapable de ressentir autre chose qu’un froid odieux, je me rappelai la phrase de Victor Hugo : "Londres, c’est de l’ennui bâti". Cette formule lapidaire me semblait encore trop positive.