Ton arrière-grand-mère a vécu sur cette île. Elle était lépreuse.
Petit rappel
En 1903, le gouvernement crétois décide de faire de Spinalonga une colonie de lépreux, c'est-à-dire un refuge obligé rassemblant tous des lépreux vivant dans les diverses régions de la Crète (puis plus tard de toute la Grèce); cette déportation avait comme but de soigner et d'améliorer leurs conditions de vie.
La léproserie est restée opérationnelle jusqu'en 1957, puis les 20 derniers patients ont été transférés dans un hôpital à Athènes.
Malheureusement, même guéris, personne ne les attendait, on les évitait, ils ne trouvaient pas de travail. Les lépreux, bien que vivants, était civiquement morts.
Ceci dit, un petit résumé du livre de Mme Hislop !
Alexis jeune diplômée d’archéologie veut lever les secrets qui jalonnent sa vie et cherche à en savoir plus sur le passé de sa mère Sophia. Pour cela elle va aller à la rencontre de Spinalonga. Victoria Hislop nous raconte une bouleversante saga familiale sur 3 générations de femmes de 1939 à 1957 à travers 2 sœurs. On va suivre leurs destins, leurs réactions face à la lèpre, leurs espoirs et leurs désespoirs, l’évolution médicale et la Dapsone.
Mon avis
J’ai beaucoup aimé cette histoire, tous les personnages, et notamment la très attachante Maria. L’histoire est prenante, simple et facile à lire et j’ai tout de suite été captivée par cette saga sur fond de secret de famille.
Au delà de cette belle histoire, l’auteure nous fait visiter la Crète et Spinalonga. Elle nous entraine dans l’histoire à peine connue de la léproserie crétoise et des conditions de vie des lépreux ainsi que la façon dont ils sont considérés par les habitants du continent.
Ce roman est un vibrant plaidoyer contre l’exclusion, d’une grande finesse et qui fait passer un très bon moment de lecture.
Extraits
Les cigales chantaient à tue-tête ; elles ne cesseraient qu’au crépuscule, lorsque l’atmosphère étouffante finirait par se rafraichir. p. 34
Les tombes ne comportaient aucun nom, pour la simple raison qu’elles etaient partagées. Il y avait bien trop de morts à Spinalonga pour offir à quiconquele luxe de la solitude eternelle. p. 337
Au delà d'une odyssée familiale riche en émotion et en rebondissements, une véritable leçon de tolérance.