D’habitude, ils s’en tiennent à des échanges lisses, la caractéristique de la maison est l’insincérité.
La vie de Vernon Subutex va changer au décès de son ami Alex Bleach, un chanteur de rock célèbre qui l'aidait à payer son loyer. Vernon, quinquagénaire, ancien disquaire, a dû fermer "Revolver" son magasin de disques suite à l’explosion du numérique. Et, c'est la dégringolade sociale qui commence ! ll perd tout et se fait expulser. Il puise dans son carnet d’adresses et dans sa liste de contacts Facebook pour trouver à se loger, une nuit, parfois plus, chez des amis, des ex, des loosers ayant un toit sur la tête ou sniffant de la cocaïne dans des hôtels particuliers… C’est Paris, le Paris de la musique et de la nuit. Il sombre encore pour atteindre le monde de la rue, de la soupe populaire, de la drogue et de la violence.
Mon avis
Je n’avais jamais lu Despentes et, sur les conseils de mon libraire, je me suis laissée tenter par Vernon Subutex 1. Le fil conducteur de ce bouquin, le premier d’une trilogie, est la mort d'Alex et à partir de là, une multitude d'histoires se crée, à travers une multitude de personnages. Les thèmes abordés sont contemporains : Gérard Depardieu en Russie, l'islam et la radicalisation des jeunes, Stromae, la vie dans la rue, les addictions et la prostitution… En ce sens c’est riche mais toutes ces références contemporaines m'ont quelque peu déstabilisée car je suis plutôt habituée à lire des polars.
D’un style cru et violent avec une écriture parlée des jeunes, ce livre est une description d’une société urbaine (Paris) certes haute en couleur mais j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et à terminer ce livre. Je me suis perdue dans tous les personnages, peut-être trop nombreux (musiciens drogués, bourgeoises hystériques, SDF, trader, lesbiennes, travestis et trans, star du porno, tous des relations de Vernon). Finalement, on finit par en perdre son latin. Despentes parle beaucoup de sexe, de drogue, de gens à côté de leurs pompes, tout cela avec un style en colère ou très énervé, et parfois vulgaire... Pour décrire la misère sociale, il y a peut être d’autres styles, c'est le sien certes mais ce n’est pas trop ce que j'affectionne.
Ecriture est trop tranchante. Franchement, j'ai été déçue par ce livre et je ne m’y suis pas sentie bien.
Si Subutex, fait référence au nom commercial de la buprénorphine, substance utilisée pour le traitement de la dépendance aux opiacés comme l'héroïne, le prénom Vernon fait quant à lui référence à l'un des pseudonymes de l'écrivain Boris Vian : Vernon Sullivan. Vernon Subutex est l'avatar que Virginie Despentes utilisait sur les réseaux sociaux.
Extraits
Son fils est de droite. Elle a d’abord pensé que c’était uniquement pour l’emmerder, mais elle a fini par en convenir : les jeunes gens intelligents ne sont plus systématiquement de gauche. p 141
C’est pareil pour les fréquentations : si ca ne fait pas rêver, vu de l’extérieur, c’est qu’on n’est pas assise à la bonne table. Là par exemple, elle est juste madame nobody assise à une table d’anonymes mal sapés. Pas de quoi se sentir valorisée. p 168
La langue, on la dit maternelle et ce n’est pas pour rien, elle est ce qui fait de nous un pays.
p 406