Le nouvel Amélie Nothomb, c'est mon incontournable de la rentrée !
Comment une mère peut elle être jalouse de son propre enfant ?
Deux thèmes dans cette cuvée 2017 : la relation mère-fille et la jalousie.
Deux parties : la première concerne Marie et Diane, sa fille mal-aimée, et la deuxième concerne la même Diane et Olivia, son mentor de la fac de médecine.
Ah ! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie.
C'est là qu'est la pitié, la souffrance et l'amour ;
C'est là qu'est le rocher du désert de la vie,
D'où les flots d'harmonie,
Quand Moïse viendra, jailliront quelque jour.
Frappe-toi le cœur est ce que j’appelle un roman de femmes qui met en exergue la jalousie, l’envie, le mépris, la rivalité mais aussi la douceur, la beauté et la bonté. L’amour est aussi très présent, par ses excès, ses manquements et ses dérives. Amélie Nothomb dépeint des relations humaines complexes, teintées de violence et de manipulations. L’auteure laisse également la place à d'autres sujets tels que : l'amitié, la petite enfance, les sentiments extrêmes comme la laideur et la maigreur.
Bien sûr, il est aussi question de champagne mais il faut attendre la page 145. (Je dis toujours que le but dans la vie, c’est de boire de grands champagnes).
Frappe-toi le cœur est 26ème roman de Mme Nothomb et le 18ème passé entre mes mains. Je les ai tous lus avec un plaisir parfois mitigé (ici). Cela fait d'elle, aussi, l'auteur que j'ai le plus lu à ce jour !
Et, cette fois-ci encore, Frappe-toi le cœur tient toutes ses promesses : les pages filent vite sous les doigts, l'écriture y est limpide et les mots coulent facilement sous une plume acérée.
Vous l'avez compris, je ne peux qu’inciter à découvrir, redécouvrir, vous réconcilier, continuer à admirer cette auteure, au style si particulier, au vocabulaire recherché, avec ce nouvel opus, écrit d’une plume de Maitre.
Un très bon Nothomb !
Extraits
Diane se rappela le gouffre dans lequel elle avait failli tomber, quand elle avait vu sa mère abreuver Célia d’un amour si exubérant alors qu’elle l’en avait délibérément privée. Marie, elle vivait dans ce gouffre. Qu’elle y ait chuté par sottise absurde n’enlevait rien au tragique de son sort. 104
Elle travaillait tellement que le temps ne contenait plus de pulpe. Chaque jour était le trognon d’un jour et ce n’était pas elle qui en croquait la chair. p 144
Cherchez donc le mot pneu qui émaille chacun de ses bouquins…comme un antivol ou une marque de fabrique et parce qu’elle aime, dit-elle, les contraintes absurdes (je l’ai trouvé !), et vous ?