Voilà, c'est fini... Quatrième et dernier tome de cette saga "prodigieuse" qui aura captivé des millions de lecteurs dans le monde entier.
Pour rappel mon avis figure ici : L'amie prodigieuse , Le nouveau nom, Celle qui fuit celle qui reste...
J’ai attendu la sortie en poche avant de l’acheter pour les avoir tous les 4 dans le même format.
Résumé
À la fin du tome III, Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. L’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa. Elle décide de retourner vivre à Naples où elle tombe enceinte en même temps que Lila. Les vies de Lina et Lila les mènent là où elles n'auraient jamais cru se retrouver. La première, en écrivain à succès, mère divorcée, souffrant de l'éloignement et du ressentiment de ses filles, et pour la seconde, en mère éplorée lorsqu'un drame la touche qui détruit tout ce que l'on connaissait d'elle.
Après avoir parcouru soixante ans d’histoire de ces deux femmes, la fin de cette belle saga désarçonne : Lila n'est plus elle-même, et l'on comprend pourquoi, tandis que Lina suit le cours de sa vie et devient une femme âgée obsédée par cette amitié qui l'a suivie depuis son enfance, et dont elle s'est éloignée, laissant Lila disparaître dans la nature, s'interrogeant sur ce qu'il reste d'elles deux. Difficile d’en dire davantage sans dévoiler les grands axes du roman.
Avis
Je me suis attachée à Elena et Raffaella (Lenù et Lila) au fil des épisodes de leur vie, pour leur relation passionnelle, fusionnelle, faite d'amour et de haine, de tendresse et de jalousie. Mais ce dernier opus m’a paru un peu long, avec un récit parfois trop descriptif, des sentiments, des sensations, des hésitations et j’ai été parfois agacée par l’attitude de l’une et de l’autre. Comme pour les trois autres tomes, j’ai adhéré à l’histoire sauf pour un événement (très marquant) que j’ai eu du mal à croire et que j’ai trouvé trop énorme pour être si vite expédié.
Je suis restée sur ma faim, et les dernières pages m’ont laissé un sentiment d'inachevé. Quelle tristesse, de voir cette amitié complexe, teintée de mille couleurs et d'autant de sentiments paradoxaux, se diluer ainsi... Une pointe de déception donc !
De plus, ce dernier tome couvre une période beaucoup plus longue de la vie de Lila et Elena, une trentaine d’années en un seul volume, (et non dix ou quinze ans pour les autres) ce qui le rend plus dilué et moins tonique que les précédents.
Il n’en reste pas moins que cette tétralogie est absolument géniale et reste un coup de cœur dans sa globalité. Une histoire d’amitié complexe sur plus de soixante ans, deux magnifiques portraits de femme écrits avec une grande finesse psychologique, mais aussi une grande fresque de l’Italie de la deuxième moitié du XXe siècle vue à travers un quartier populaire de Naples.
Une saga à découvrir absolument si ce n’est déjà fait!
Extraits
Petite, je savais que l’on meurt, je l’ai toujours su, mais je n’ai jamais pensé que ça m’arriverai, à moi ; même aujourd’hui, j’arrive pas à y croire ! p265 (Nunzia Cerullo, mère de Lila)
C’est tellement ridicule, dit-elle, de faire suivre cette délicieuse hospitalité de neuf mois d’un effort frénétique pour virer son hôte de la manière la plus violente qui soit ! p276
Parfois, je la déteste d’avoir choisi de me couper aussi nettement de sa vie alors même que, dans notre vieillesse, nous aurions besoin de proximité et de solidarité. Elle a toujours fait ca : quand je ne me soumets pas, elle m’exclue, me punit, et me gâche même le plaisir d’avoir écrit un bon livre. p 609