Résumé
Quelle belle virée en Ecosse, et quelle belle écriture !
Peter May est un auteur écossais de romans policiers et presque un peintre ... Il nous emmène dans les iles Hebrides où, dès les premières pages, on fait connaissance avec Neal Maclean qui reprend connaissance sur une plage qui lui est complètement inconnue. Il ne sait rien pour la bonne raison qu'il a tout oublié : qui il est, où il est, quelle est sa profession, ce qui lui est arrivé. L'amnésie totale !
Le lecteur va déambuler entre ce personnage, une adolescente rageuse, des abeilles et un mystère de disparition à résoudre sur fond de contexte écologique et de complot. Car comme le dit l'inspecteur Gunn, « C'est l'histoire la plus invraisemblable que j'aie jamais entendue… »
Mon avis
J'aime beaucoup les romans policiers et les thrillers mais je n'ai pas été emballée par l’intrigue de ce livre, un peu trop prévisible à mon goût.
Peter May écrit fort bien et est remarquablement bien traduit. L'une de ses forces est de savoir retranscrire avec précision l'aspect sauvage et inhospitalier de cet archipel écossais, de décrire la puissance dévastatrice d'une tempête, les tonalité grises du ciel, les lochs, le noir des lacs, le vert de l'herbe et de la mousse, la pluie, le vent, la tourbe, les pierres, les éléments hostiles. La psychologie du nombre restreint de personnages est juste et on suit facilement le cheminement de chacun d’eux.
La partie écologique qui traite des abeilles est intéressante et les recherches de l’auteur sont remarquables autant que sa façon de les inclure dans le récit.
Mais force est de reconnaître que même si j’ai passé un fort bon moment, je me suis un peu ennuyée. J'ai été touchée par les personnages et les descriptions de la nature qui dominent dans ce livre, c'est, d’ailleurs ce qui en fait sa spécificité et son originalité. Le début est plein de suspens mais j'ai moins aimé la fin que j'ai trouvé peu crédible.
Un bon moment de lecture tout de même qui m'a fait voyager dans cette belle région écossaise et m'a tenu en haleine une bonne partie du livre.
Extraits
Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi. J’émerge d’un sommeil sombre, sans rêves, et la douleur e mon corps encore meurtri se réveille elle aussi, avec la pensée que je ne me souviens de rien. Ni qui je suis, ni ce qui m’est arrivé avant que je ne m’échoue sur Traigh Losgaintir. p 27
Un faon surpris détala dans la noirceur des bois, foulant violemment les broussailles et faisant crier et croasser les oiseux perché dans les plus hautes branches. p 322
Regarde, s’enthousiasma-t-il. Ne sont-elles pas magnifiques ? Une société matriarcale parfaite, un comportement minutieusement prédéterminé pour garantir la perpétuation de l’espèce. Le miel, la cire et la propolis ne sont que des produits secondaires que nous avons appris à récolter. S’il y a une espèce de dessein intelligent qui régit le monde, Karen, alors les abeilles sont la clé de la survie de l’humanité. p 323