Livre reçu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2020 dont j’ai la chance de faire partie des membres du jury.
Résumé
Alicia, jeune artiste peintre, est internée en clinique psychiatrique. Elle est accusée d’avoir assassiné son mari 6 ans auparavant. Enfermée dans son silence depuis son arrestation, elle n'a jamais cherché à se défendre ni à expliquer son acte. Elle est maintenue dans un calme relatif par des entretiens et des traitements psychiatriques. Theo Faber, jeune psychothérapeute, intéressé par le cas Alicia se fait embaucher dans l’établissement car il veut comprendre les raisons de ce mutisme. Il veut également réussir ainsi là où tous les psychiatres de la clinique ont échoué. Pour cela, en plus de séances de psychothérapie, il va enquêter auprès de sa famille et de ses proches.
Mon avis
Ce premier roman d’Alex Michaelides (ici) est un thriller basé sur la psychanalyse finalement assez proche de la réalité de la prise en charge dans les établissements psychiatriques. Le récit bien construit alterne l’enquête de Theo Faber et le journal intime d’Alicia. Les personnages sont intéressants par leur histoire personnelle et par leur psychologie tourmentée. Véritable page-turner, tout est fait pour tenir le lecteur en haleine : la forme et le fond. Par son écriture directe, facile à lire, ce livre est prenant, efficace et complètement addictif. J’ai été happée par l'intrigue dont j'ai aimé l’originalité, la construction, le suspense, la psychanalyse assez fouillée et juste, les manipulations mentales.
Alex Michaelides maintient, tout au long du livre, un suspense qui ne faiblit pas et nous réserve une belle surprise avec un dénouement complètement inattendu. Donc si vous aimez les thrillers psychologiques ou les histoires se déroulant en milieu psychiatrique vous adorerez ce récit.
A découvrir !
Extraits
Je pris le bus pour rentrer. Assis près de la fenêtre, je regardai le paysage en pensant à Kathy, a sa peau blanche et à ses magnifiques yeux verts. J’étais envahi par l‘envie du gout sucré de se lèvres, de sa douceur. Mais Ruth avait raison. Un amour sans honnêteté ne mérite pas le nom d’amour. p 143 Bientôt elle peignait sans pause si hésitation, avec une totale fluidité de mouvement. Cela ressemblait à une sorte de dans ; je restais là, à regarder les formes qu’elle créait. Silencieux, osant à peine respirer. J’avais l’impression d’assister à un moment intime, à la mise bas d’un animal sauvage. p 243 Elle me faisait face, mais ne me regardait pas. Elle regardait par la fenêtre à travers les barreaux. La pluie avait cessé et les nuages s’étaient momentanément écartés pour révéler une ciel bleu pâle ; puis un autre nuage était apparu, l’obscurcissant de son gris. Enfin je me décidais à parler… p 339 |