Quel bien joli voyage Jean Luc nous propose avec ce premier recueil de poèmes brefs japonisants comme il aime modestement le dire.
« un peu de temps à l’instant » c’est bien ce dont il s’agit dans ce recueil de haïkus, senryus et autres tercets. 254 poèmes nous dit Alan Kervern (je ne les pas comptés) qui racontent avec tendresse, émotion, recul et humour des saynètes de la vie quotidienne, des états d’âme.
jardin des plantes
dans la serre tropicale
~ deux amoureux
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fine bruine
la lueur de l’aube
pétille
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épuisé
le platane se dépouille
~ crépuscule
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J’ai donc pris un direct pour voyager avec ce talentueux poète dans les nimbes de ses pensées. Si la quête du haïjin est de trouver la sérénité, l’auteur n’en n’est pas loin. Il approche le silence, le temps qui passe, la vieillesse, la maladie et la mort avec beaucoup de pudeur.
grappe de silences
je déguste chaque grain
avec volupté
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vieillard taiseux
à petits pas pas pressés
une vie s’en va
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au hasard des mots
~ la douleur choisit
ses mots
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chrysanthèmes ~
les morts contemplent
le cul des pots
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Il nous invite à regarder l’instant si précieux, ne pas perdre de temps…
à peine écrit
déjà effacé
~ l’instant
Et beaucoup d’autres à découvrir… son ouvrage se termine par deux haïku de sa petite-fille traduits en japonais.
Merci beaucoup Jean Luc pour cette balade dans ton espace-temps…