J’ai eu la chance d’assister à la présentation de Guenka par Dominique et Rikako lors des journées Pippa le 18 septembre 2021. Fujii Rikako, fille de Fujii Lika, propose, aidée en cela par Dominique Chipot, la traduction française du livre de son père « Gwenka – l’étude des haïku », paru en 1991.
Dans la préface, Rikako présente son père, philosophe japonais du début du siècle, et revient sur la définition du haïku. Lika a cherché toute sa vie, nous dit-elle, sa vérité dans le haïku.
Tout commence par Impression sur le haïku dans lequel Fujii Lika raconte ses débuts dans l’écriture du haïku, ses doutes et ses certitudes. Entre « conscience de l’ignorance » et « confusion et espoir », il donne au lecteur des pistes de réflexion…
On se saisit vraiment le caractère éphémère de la vie que lorsqu’elle touche à sa fin.
Puis, le lecteur se promène dans l’univers de Lika, à travers ses haikus, dit-il, de novice, ses mots simples, ses idées suggérées. Toute la place est laissée au lecteur.
Grenade mûre
sous son chapeau
un visage sombre
***
Père disparait
vers un couloir de l’hôpital…
reste sa toux
***
La chatte en chaleur
sur ses côtes apparentes
la lumière du matin
***
Abandonnant le chiot
les pleurs de mon enfant
le chemin givré
***
Bringuebalant
le rouge du fourgon postal
réveille le champ endormi
***
La ouate d’herbe
traverse la voie ferrée
désaffectée
Et pour finir, Rikako, confie dans le dernier chapitre Songe sur un art de second plan, les propos de son père sur l’idée que le haïku est reelement un art littéraire de premier plan.
Je me suis promenée dans ce recueil comme on se promène dans la nature, les yeux et les oreilles ouverts sur l’instant présent.
Une belle et émouvante promenade dans l’art singulier du haïku !
Cependant, bien qu’existent quelque haikus destinés à la jeunesse, l’âme du haïku, qui réveille la résonnance du cœur de l’auteur, nait de la maturité, la sagesse et la sérénité.
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