Les enfants ont tout sauf ce qu'on leur enlève.
Jacques Prévert
Résumé
Lena, après un drame atroce dans sa vie, perd ses repères. Elle choisit de quitter son poste d’enseignante et de quitter la France pour aller vivre en Inde, dans le golfe du Bengale, là où personne ne la connait. Alors qu’elle nage pour tout oublier, elle frôle la noyade. Une petite fille avec un cerf-volant lui sauve la vie en prévenant les secours. Elle part alors à la recherche de cette enfant et découvre une autre facette de l’Inde, une Inde où les enfants sont exploités où naitre fille est une servitude sans grand échappatoire. L’histoire commence ainsi dans un village du fin fond de l’Inde….
Mon avis
J’ai baucoup aimé La tresse, le premier roman de Laetitia Colombani . Dans ce nouvel opus, Le Cerf-volant, J’ai retrouvé ses qualités d’écriture lumineuse, fluide et juste que j‘aime beaucoup. Comme dans son premier roman, on assiste au destin croisé de 3 femmes, qui vont se retrouver pour s’entraider dans un monde particulièrement cruel et injuste. L’auteure s’est attachée à montrer la réalité des conditions de vie des femmes dalits en Inde qu’on humilie, qu’on viole, qu’on méprise et à démontrer que la liberté passe par la scolarité et l’éducation. Cette histoire de femmes meurtries par la vie qui tentent de se reconstruire et lient leurs destins ne peut qu’émouvoir mais ne tombe ni dans le cliché ni dans la sensiblerie. Les 3 personnages empreints d’humanité m’ont beaucoup touchée. D’abord Lena qui réalise que quel que soit la distance, on emporte ses blessures, la distance ne réglant rien. Puis la petite Lalita et Preeti, la guerrière, qui sont là pour lui montrer le chemin.
Le cerf-volant parle d’humanité, de droit de l’enfant, de droit de la femme et de résilience. La force de l’auteure est d’être lucide sur les imperfections du monde tout en gardant une grande humilité sur la possibilité de le changer.
Le cerf-volant est un récit puissant et généreux, ponctué de citations, à découvrir…
Extraits
La vie doit être comprise en regardant en arrière. Mais il ne faut pas oublier qu’elle doit être vécue en regardant vers l’avant » Kierkegaard. page 68
De séance en séance, Léna apprend à connaître cette fille farouche au caractère bien trempé, dont elle ne tarde pas à comprendre qu’elle est semblable à son thé : rugueuse et abrupte au premier abord. page 81
L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne. René Char. page 174