La femme de deuxième étage ; Jurica Pavicic (2022)

Résumé

C'est dans la prison de Požega en Croatie que nous faisons la connaissance de Bruna, 37 ans. Elle y purge, depuis 11 ans, une peine pour meurtre aggravé. Comment en est-elle arrivée là ?

C'est tout le propos de La Femme du deuxième étage que nous raconte Jurica Pavicic. Nous sommes en Croatie. Bruna tombe amoureuse de Frane. Ils se marient et emménagent au deuxième étage de la maison familiale où vit la redoutable Anka Saric, la mère de Frane. Trois ans plus tard, Bruna est à la prison de Požega, où elle purge une longue peine pour le meurtre de sa belle-mère…

Mon avis

Après L’eau rouge lu en 2024, j’étais curieuse de retrouver Jurica Pavicic. J’ai été conquise une fois de plus par le style de l’auteur, sa plume fluide et aiguisée. Loin d’un polar traditionnel, il offre avec ce roman un récit captivant et poétique. Avec des chapitres courts, l'auteur alterne l'histoire de Bruna en temps réel, cuisinière dans la prison de Pozega, et l'histoire de Bruna « la belle-fille fatale ».

Dans la première partie, Jurica Pavicic analyse le meurtre, décortique la psychologie des personnages, cherche à comprendre les ressorts qui ont poussé cette jeune femme ordinaire, à préméditer son acte. Il étudie le lent glissement de Bruna prise au piège de la soumission et du carcan familial, prisonnière des non-dits, qui va la conduire au meurtre d’Anka dans une société croate d’après-guerre. Dans les derniers chapitres, nous assistons à la renaissance sociétale de Bruna, qui aspire à l’oubli, la vie comme une leçon de résilience !

Je le recommande !

Extraits

Il n’y avait chez Anka pas la moindre trace de colère ou d’hostilité : seulement une domination qui allait de soi. Telle une princesse glaciale et inaccessible, c’est incidemment qu’elle l’accablait, sans le faire exprès. Page 40

C’est à ce moment-là que tu aurais dû me demander. Bruna ne le dit pas, mais tout en elle le crie : son visage, ses yeux, son corps. Et même sa blouse, cette pièce, cette cour. Tous ce qui l’entoure l’accuse, et Divna le sait. Page 90

Tout aurait été différent si nous n’étions pas allées là-bas. Si on n’était pas allées à l’anniversaire de Zorana, tout aurait été différent, ta vie, et peut être la mienne aussi. Page 185

En cours de lecture …

L’obsession Vinci ; de Sophie Chauveau

Première édition 2019, Editions FOLIO (2024)