Sergei Chtchoukine (1854-1936), avant d’en voir la publicité dans les revues d’art, je n’en avais jamais entendu parler. Il s’agit pourtant du plus grand collectionneur d’art du début du XXème siècle, celui qui a fait découvrir Matisse et Picasso en Russie. On ne sait pas ce que serait devenu Matisse si Sergei Chtchoukine n’avait pas été à coté de lui.
Eh bien, la fondation Louis-Vuitton lui rend hommage en exposant 130 de ses œuvres sur les 275 acquises de 1898 à 1914, et j’ai eu l’immense plaisir d’y aller ce WE. Cette collection, comme le rappelle Anne Baldassari, commissaire général de l'exposition, « reste encore aujourd’hui méconnue du grand public occidental. Depuis sa dispersion en 1948, elle n’a jamais été réunie comme une entité artistique singulière et cohérente ».
J’ai été impressionnée, émue, prise aux trippes par tous ces chefs-d’œuvre des Maitres impressionnistes, de Monet (8 tableaux dont Le Déjeuner sur l’herbe) à Picasso (29 tableaux) en passant par Renoir, Matisse (22 tableaux), Sisley, Cézanne (8 tableaux), Toulouse Lautrec, Douanier Rousseau, Gauguin (12 tableaux dont Eh quoi, tu es jalouse?)… tout y est !
En suivant le parcours découpé en quatorze salles différentes proposé par Anne Baldassari, nous découvrons les goûts de Chtchoukine évoluant avec ses rencontres, ses découvertes. Les œuvres majeures présentées sont exceptionnelles.
Oui, c’est une exposition historique ! Jamais auparavant la collection de Chtchoukine n’avait été exposée avec une telle envergure, une telle réflexion, une telle approche.
On dit que je fais du tort à la Russie en achetant vos tableaux
Voilà ce qu'un fou l’a peint et qu'un autre fou l’a acheté !
Il s’agit d’une expo époustouflante où chaque salle est un choc émotionnel.