Après la lecture de Deux sœurs, je m’étais dit que je lirais un autre Foenkinos pour me faire une idée plus précise de son écriture. Et bien, c’est chose faite et je suis complètement conquise.
Résumé
David Foenkinos nous raconte dans son livre l’histoire d’Antoine, professeur aux Beaux Arts de Lyon, qui choisit de postuler pour un emploi de gardien de salle au musée d’Orsay à Paris. Sa candidature est acceptée et il se retrouve devant une une toile de Modigliani, artiste dont il a écrit une thèse.
Cette décision intrigue Mathilde, conservatrice du musée. Qu’a t il pu se passer dans sa vie pour qu’il en vienne à jouer les évaporés ?
C’est la partie visible de l’iceberg et Je n’en dis pas davantage au risque de lever une partie du voile…
Mon avis
Un immense coup de cœur pour cette lecture aussi jubilatoire que remplie d'émotions !
A travers des références d’œuvres du Musée d’Orsay, David Foenkinos nous entraine dans la vie d’Antoine, personnage sympathique, sensible, rempli de culpabilité face à un drame qui s'est produit dans son entourage professionnel, et de Camille, jeune élève promise à un avenir brillant.
J’ai plongé à deux pieds dans l’univers de ces deux personnages.
David Foenkinos a structuré son livre en quatre parties plus un épilogue. Même si certains passages sont difficiles, l’écriture est juste, pudique, fine. La mise en scène est parfaite et addictive, nous menant vers le sordide et l’insoutenable.
Les réflexions de l'auteur sur l’envie de se mettre dans sa coquille quand on a connu un choc ou un traumatisme est bien réelle.
Ce roman qui parle de culpabilité, de souffrance, de reconstruction et de resilience. Il est fort, extrêmement poignant, très bien écrit et a réveillé quelques vieux démons en moi. La fin est magistrale.
J’ai lu Vers la beauté comme je regarde Jeanne Hébuterne de Modigliani, les yeux grands ouverts jusqu’à ne plus rien voir du tout. Rares sont les livres qui m’ont procuré autant d’émotion.
Un livre magnifique, exceptionnel !
Il y toujours quelque chose de différent dans l'identique
Extraits
Pourquoi avez-vous choisi le mauve ? C'est la couleur de la mélancolie joyeuse répondit la jeune fille en esquissant un sourire. P115
En se laissant dériver vers ce désir de savoir, Antoine dû admettre qu'il n'était pas mort. La curiosité délimite le monde des vivants et celui des ombres p 20
Le jour de leur rencontre, elle avait eu le sentiment d’être face à un homme qui glissait ; un homme qui, même assis, respirait la chute. p 69
Antoine pouvait ainsi être une autoroute à l’université, alors que le reste de sa vie ressemblait à une succession de départementales, de chemins de terre, et parfois même d’impasses. p 116