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Ed. Le livre de poche, traduit du suédois par Anna Gibson (2019)

Ed. Le livre de poche, traduit du suédois par Anna Gibson (2019)

Et s'il y a un truc que je déteste, ma chérie, ce sont les règles. Les règles sont faites pour être transgressées, on dirait qu'elles n'attendent que ça

Betty, p 289

Livre reçu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2020 dont j’ai la chance de faire partie des membres du jury.

Résumé

J’ai une attirance particulière pour les polars d’Europe du nord. Lina Bengtsdotter (ici)jeune auteure suédoise vivant avec sa famille à Gullspang, à côté de Stokholm, signe avec Annabelle, son premier roman policier.

Annabelle, jeune fille de 17 ans, disparait mystérieusement après une fête bien arrosée. Cette fête a eu lieu dans une épicerie désaffectée où se retrouve tous les jeunes de la ville.

Charlie Lager, détective, est chargée de l'enquête avec son adjoint Anders et se rend à Güllspäng, un village paumé en Suède où elle a passé son enfance. Partie à l’âge de 14 ans, elle n’y était jamais retournée. L’enquête avance alors que Charlie est confrontée à son passé très douloureux. La jeune femme, se retrouve rapidement démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance. Tout s’embrouille dans cet univers scandinave glacé mais l’enquête avance…

 Lac Skagen, Gullspang

Lac Skagen, Gullspang

Mon avis

J'ai été emportée par ce thriller dès les premières pages. L’intrigue intéressante m’a tenue en haleine. La plume est fluide et la syntaxe (traduction) parfaite. La construction qui alterne passé et présent, est addictive. Lina Bengtsdotter (ici), psychothérapeute, maîtrise sans conteste, l’art du récit et c’est l'un des points forts de cette histoire. Tous les personnages sont intéressants et j’ai beaucoup aimé celui de Charlie, une femme attachante, forte malgré un passé douloureux, intelligente et pleine d'humour. Le poids du passé, thème abordé en fil rouge, est illustré avec brio et rajoute à l’intérêt psychologique de l’histoire. Le tutoiement entre les différents protagonistes m’a tout de même un peu interpellée mais il s’agit surement d’un effet de traduction le vouvoiement n’existant pas en suédois. La fin inattendue fait tomber toutes les certitudes. 

Pour conclure, il s’agit d’un bon thriller addictif venu de Suède, porté par une héroïne attachante. Les polars scandinaves me plaisent beaucoup et celui-ci ne déroge pas, j’aime l’ambiance, l’intrigue et le style. A découvrir pour un chouette moment de lecture !

Lina Bengtsdotter (Photo de Gabriel Lilgevall)

Lina Bengtsdotter (Photo de Gabriel Lilgevall)

Extraits

Une odeur familière de fête éventée lui parvint aussitôt le seuil franchi. Le sol était poisseux et collait aux semelles avec un bruit de succion. Rien n’a changé, songea-t-elle en levant les yeux vers l’escalier tournant. Dessous, le mur était couvert, de graffitis au marqueur indélébile noir. p.194

L’espace d’une seconde, Charlie faillit ressortir la réplique idiote d’Anders et dire que chacun avait le choix. L’avait-il influencé, malgré tout ? Peut-être y avait-il parfois un choix, raisonna-t-elle. Mais souvent, le hasard, le destin, ou quel que soit son nom, vous empêchait d’y avoir accès. p 305

L’un des articles de presse de l’époque évoquait les circonstances familiales tragiques des jeunes meurtrières -alcoolisme, prostitution, maladie. L’auteur du papier affirmait que ces gamines avaient été trahies par la société. Mais c’était trop simple, pensa Charlie. Il existait des millions d’enfants trahis par leurs parents et la société, qui ne devenaient pas des assassins pour autant. p 399

Annabelle ; Lina Bengtsdotter
Tag(s) : #Prix des lecteurs du Livre de poche 2020, #Iri's reading
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