Résumé
J’ai lu il y a déjà quelques temps Zulu que j’ai beaucoup aimé aussi c’est avec délectation que je me suis plongée dans Lëd, le dernier ouvrage de Caryl Férey.
Alors que la canicule et la sècheresse sévissent partout en France, je me suis donc plongée dans ce polar glaçant à souhait. Tout se passe en Sibérie et plus exactement dans la région de Norilsk, complexe minier au nord de la Russie. Il y fait froid, très très froid !
Une nuit de tempête, un toit d’immeuble s’effondre et on découvre un cadavre. Qui est-il, que fait-il là ? L’enquête de Boris, un policier persévérant mais mis au placard, chargé de l’enquête, nous entraîne dans les limbes des usines de nickel. L’étau se referme sur les nombreux protagonistes…
In https://www.lavoixdunord.fr/978879/article/2021-04-09/avec-led-caryl-ferey-signe-un-voyage-au-bout-de-l-enfer-siberien
Mon avis
Caryl Ferey raconte de façon très documentée l’univers soviétique en Sibérie. La vie y est dure, injuste, sauvage. Dans cet univers sibérien impitoyable, l’auteur nous offre un thriller intéressant, entre analyse sociétale, polar, dénonciations politiques et écologiques, intolérance, violence. Sous couvert d’une intrigue policière, il dénonce la corruption, l’homophobie, le mépris des peuples autochtones. Beaucoup de sujet sont traités et on se perd un peu dans le contexte géo politique de Poutine, entre des personnages au passé complexe et un climat on ne peut plus austère.
Mais j’ai beaucoup aimé cette lecture, son écriture est précise, son vocabulaire riche et parfois aussi cru que poétique. J’aime son style fluide malgré quelques erreurs de syntaxe. C’est extrêmement bien documenté même si on peut lui reprocher un certain manque d’objectivité.
Bref, j’aime beaucoup ce polar, cet auteur, son écriture sublime et son style percutant.
A lire sans modération !
https://www.lavoixdunord.fr/978879/article/2021-04-09/avec-led-caryl-ferey-signe-un-voyage-au-bout-de-l-enfer-siberien
Extraits
L’alcool décimait des familles entières, les pères vendaient leurs rennes pour boire, certains, en pleine crise de delirium trémens, égorgeaient leurs propres bêtes, de plus chanceux trouvaient un travail au port de Doudinka. Page 114
Sans l’animal garant de leur survie, de leur âme et de leur culture, les Nenets n’avaient que la déchéance pour horizon. Page 115
Norilsk était une ville hautement photogénique malgré sa laideur industrielle. Depuis les toits en particulier, la vue était à la fois terrible et splendide, entre les cheminées fumantes comme des paquebots et les rares collines enneigées qui s’éparpillaient dans un banc de brume, à perte de vue. Page 219
Car le tueur était là, à l’ombre des réverbères, attentif, Dasha marcha sur l’étendue de neige et le vit, à une dizaine de mètres, qui ne lui laissait aucune chance. Son cœur un instant s’arrêta de battre. Page 362