« Okavango », de Caryl Férey, nous entraîne en Afrique, dans une aventure où braconnage rime avec carnage. Palpitant !
Résumé
Caryl Ferey, dans ce nouveau polar, raconte le combat de rangers namibiens pour lutter contre les contrebandiers avides de cornes d’hippopotames et autres trophées, et ainsi préserver la faune africaine sauvage en voie de disparition. Il nous transporte dans un l’univers paradisiaque de la faune sauvage des réserve africaines au bord du fleuve Okavango en Namibie. La ranger, Solanah Betwase, en proie à des difficulté de couple, accompagné de son collègue Seth, mène une enquête difficile sur un meurtre. Les deux rangers se retrouvent rapidement confronté à John, propriétaire de la réserve, personnage très ambigu qui ne dévoile rien de son passé.
Mon avis
C’est avec Zulu (que j’ai beaucoup aimé) que j’ai rencontré la plume de Caryl Férey. J’ai alors découvert un écrivain qui non seulement écrit des romans policiers mais qui nous parle également de géopolitique. Très investi par les grandes causes, il maîtrise parfaitement ses sujets. Son passage à Draguignan et son discours engagé m’ont convaincue et c’est à la suite de notre échange que je suis repartie avec un exemplaire dédicacé.
Caryl Ferey, globe-trotteur breton, comme dans ses autres ouvrages, a réalisé un impressionnant travail de recherche pour nous entraîner au cœur de la KaZa, en Namibie où il installe une intrigue très réaliste nous confrontant ainsi à une effroyable réalité. On apprend ainsi sur les Khoï et les San, peuples autochtones, sur la vie des grands félins et des charognards, sur les paysages à couper le souffle, un vrai voyage touristique ! Les personnages sont attachants, l’écriture est fluide. Les chapitres sont courts passant un sujet à l’autre.
Je dirais donc qu’Okavango est un récit fort, ahurissant, passionant, illustrant parfaitement la violence humaine et le comportement destructeur de certains pour exploiter la faune sauvage et gagner beaucoup d’argent.
Reste que s’immerger dans la savane et le cours de l’Okavango est une belle expérience malgré cette réalité brute, violente, difficile à oublier.
Lisez-le !
Moi je vais passer de la savane au Chili avec Mapuche …
Extraits
Quant au rhinocéros dont vous parlez, il avait plus de trente-cinq : un vieux mâle dominant qui n’avait, au mieux, plus qu’une poignée d’année à vivre. Non seulement ce rhino était infertile, mais il empêchait les jeunes de se reproduire avec les femelles disponibles. En un mot, cet animal nuisait à l’écosystème et condamnait son espèce. Page 63
En Afrique, les autochtones étaient même sommés de quitter leurs terres au non de la préservation exclusive d’animaux sauvages, ceux-là mêmes que l’Occident avait majoritairement exterminés. Un nouveau colonialisme vert. Les aides financières liées à la bonne gouvernance des parcs nationaux poussaient les populations locales à migrer, refugiés écologiques bientôt incapables de s’intégrer sur des terres ou ils ne connaissaient personnes. Page 97
Caryl Ferey présente Okavago à Draguignan (Entrelivres 2024) avec Yan Nicol (journaliste et directeur du Festival du Livre de Bron)
Livre en cours de lecture…
MAPUCHE de Caryl Férey