à Daniel……
Wandering Roots / Racines Errantes
Il a une saveur particulière ce collectif bilingue co écrit avec mon regretté complice, Daniel Birnbaum, illustré par Christian Donzé et édité chez Pippa en 2023.
Daniel nous a quitté ce 21 septembre 2024. J’ai eu le grand plaisir de partager avec lui ce projet d’écriture.
Daniel et moi, publiions souvent dans les mêmes revues anglo-saxonnes. Je me souviens de ses petits messages quand une de mes soumissions était retenue. Il était beaucoup plus matinal que moi. Nos discussions étaient riches, pointues et toujours bienveillantes. L’idée est née assez naturellement de collecter en un seul recueil tous nos haïkus publiés en anglais avec leurs traductions en français, un pari aussi exigeant qu’incroyable. Mais nous étions motivés !
Ce travail de recensement a duré 2 ans. Nous avons écarté beaucoup de textes intraduisibles en français. Le manuscrit presque terminé, nous sommes partis à la recherche d’un éditeur. Daniel avait très envie d’être publié chez Pippa. Nous avons donc présenté une ébauche de notre travail à Brigitte Peltier qui nous a suivi dans ce projet un peu fou. Nous voulions faire un recueil japonisant, un bel objet, à regarder, à feuilleter, à déguster. C’était notre aspiration. Après l’éditeur, nous avons réfléchi à un illustrateur et, notre troisième camarade, Christian Donzé, peintre chinois, nous a rejoint. Il a réalisé un travail remarquable.
Daniel Py et Keith Evetts ont eu la gentillesse d’en écrire la préface, chacun dans sa langue natale.
Cette belle aventure s’est concrétisée en décembre 2023. Lors de la rencontre auteur qui a eu lieu à Draguignan, dans la librairie Papiers Collés, les originaux des illustrations ont été exposés. Nous étions très heureux tous les 3.
herbe de printemps
mes pas
de plus en plus courts
Daniel était chercheur au laboratoire de recherche de l’institut Paoli-Calmette de Marseille, j’ai eu à fréquenter, pour des raisons de santé, ce même établissement.
Quel curieux hasard !
De son âme de poète, Daniel racontait avec ce petit ton espiègle que j’aimais beaucoup et ce regard acéré, les petites choses de la vie. Ses mots étaient pesés, agencés, toujours implacables !
De sa vie de chercheur, il avait une méthode de travail rigoureuse, appliquée. Il a réalisé avec patience tout le squelette du recueil. Je lui disais souvent « tu es trop fort ! ».
Daniel, j’ai adoré partager nos mots. Tu laisses ton sourire, tes yeux espiègles, et un grand vide dans le monde de la poésie.
Vogue mon ami, il reste dans mon cœur la trace indélébile de ton passage.
L’arbre dit :
Tenir debout est une question de racines
et nous fûmes d’accord avec ça
Daniel Birnbaum